tag:blogger.com,1999:blog-38753344646807224212024-03-13T22:15:10.774+01:00Brouillons de vieCatia, 23 ans, Nancy.
Amoureuse des mots et des images, amoureuse de la vie en perpetuelle quête du bonheur.
Niaise, narcissique, amoureuse, tea & kitten addict, obsessionnelle, futile, keep calm & look at me now, bitch.Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/16092962453875660022noreply@blogger.comBlogger43125tag:blogger.com,1999:blog-3875334464680722421.post-89322419765555374852018-10-24T01:08:00.000+02:002018-10-24T01:08:53.680+02:00Huit.<br />
<div style="text-align: justify;">
Je pensais qu'avec le temps, la plaie se refermerait. Rien qu'un peu. Une petite cicatrice, visible, mais discrète. J'y croyais. Je pensais qu'avec le temps, va tout s'en va. On n'oublie ni le visage, ni la voix, et la plaie reste béante.</div>
<div style="text-align: justify;">
Je pensais que mes obsessions passeraient, que je grandirais, que j'avancerais. Je me nourris de cette douleur comme une drogue. Je m'injecte le malheur par intraveineuse. J'exulterais presque si j'étais capable de ressentir des émotions positives. Je continue de tout foutre en l'air. "Tu te compliques la vie toute seule", oui, je sais, j'ai remarqué, si tu savais tout ce que je ne te dis pas, tout ce que je ne dis jamais. Alors je fais la grande fille, forte, je joue les guerrières avec mes grands discours de grande soeur qui sait quoi dire.</div>
<div style="text-align: justify;">
<i>Mais ma pauvre tu es juste pathétique.</i></div>
<div style="text-align: justify;">
Je n'écris plus, je sais plus. Alors j'me retrouve comme une conne face à la page blanche avec ce besoin viscéral de vider mes pensées sans savoir comment les aligner. </div>
<div style="text-align: justify;">
J'ai relu mes mots, mes peines, mes miettes de moi. La gifle, c'est pas de voir à quel point j'ai pu avoir mal, c'est de voir à quel point je peux encore avoir mal. C'est quelque part entre le mensonge, la fabulation, et ces émotions cachées. J'sais plus si j'ai mal ou si c'est par habitude, par besoin. J'sais plus si je guéris et que je me force au malheur, ou si je cache la plaie sous un bandage. Les bandages, ça part sous l'eau. J'suis pas sous l'eau, je me suis noyée. J'ai jamais su nager. </div>
<div style="text-align: justify;">
Je pensais qu'avec le temps je saurais gérer, j'aurais appris à vivre.</div>
<div style="text-align: justify;">
On me dit que j'inquiète, que je me coupe du monde, que c'est pas normal, que je devrais aller mieux, que je m'enferme. Non, c’est pas normal, pardon, je suis désolée, je ferai un effort, puis je ne fais rien. Déjà-vu. Redondance. Elle n'apprend jamais de ses erreurs. Elle recommence. </div>
<div style="text-align: justify;">
Je pleure, je fuis, je pars, j'aime trop, je pleure, je veux être seule, je veux danser, je bois, je fume, je mange, j'arrête de manger, je bois, je danse, je fuis, je m'excuse, je pleure, je recommence. <b>Je passe d'une obsession à une autre comme si j'en avais besoin.</b> Et je donne de grandes leçons sur la positivité, le bonheur, la résilience, le détachement. J'me nourris de ces pensées, de ces voix dans mon crâne. Elles sont toujours là, elles prennent jamais de repos. Je m'accroche à la moindre blessure qui pourrait me faire oublier cette plaie béante. J'aime trop. Passionnément. <i>Obsessionnellement.</i> J'en crève. Je remplace. J'aime trop. J'me détruits. Je remplace. Je mange. Je comble le vide. J'essaye de comprendre. Ce vide, là. Est-ce que c'est l'utérus ? L'estomac ? Le coeur ? Je m'accroche aux hommes pour combler un vide émotionnel laissé par l'absence d'amour paternel, je m'accroche à l'amour pour combler un vide émotionnel causé par ma déchirure de gamine. Je deviens folle. Je me déguise en guerrière. Je bouffe en cachette, et je bois beaucoup trop, j'utilise le sexe comme réconfort, un simple compliment pour me pénetrer. Alcool, sexe, drogue, médoc, nuits blanches,<i> ça t'fait marrer, pauv' meuf.</i> J'essaye de comprendre. Je n'affronte rien, ni mes émotions, ni mes sentiments, ni mes erreurs, ni ma peur, encore moins les souvenirs. Je ne sais pas gérer. Je ne contrôle rien. J'essaye de comprendre, j'me plante, je fabule, je m'embrouille. J'écoute toujours les mêmes chansons en boucle comme si elles m'apportaient quoi que ce soit, je relis les mêmes bouquins, je regarde les mêmes films, et j'me plonge dans les méandres de mes pensées, ces voix qui tournent en boucle dans ma tête. Ces voix qui n'ont jamais rien de bien à dire. Elles feraient mieux de se taire. Dites moi de jolies choses, plutôt. <i>T'aurais pas dû t'louper, y'a huit ans.</i> </div>
<div style="text-align: justify;">
Huit ans. J'vais pas mentir, je me suis juré, mais j'ai jamais sû tenir mes promesses. J'envisage encore le vide, la fenêtre, les medocs, le crâne contre le bitume, la voiture. J'suis pas capable de vivre et parfois j'suis même plus capable de survivre, j'essaye juste de continuer à vivre. Avec ce vide, cette plaie béante, ces pensées, et cette putain de douleur à la poitrine qui me lacère l'âme. J'me fais peur, alors je balaye l'idée, je regarde mon bras. "Résilience". <i>Résilience mon cul</i>. J'tiens debout comme je peux, je blesse tous ceux qui osent m'aimer parce que je suis incapable d'accepter que je pourrais potentiellement être normale. <i>Trouve-toi des excuses. </i></div>
<div style="text-align: justify;">
Huit ans que je regarde autour de moi dans la rue, que j'ai peur, chaque jour, que j'ai mal, chaque seconde. Je cherche des diagnostics, je claque une fortune en médecins alors que je le sais, j'suis juste bousillée. J'essaye de comprendre, j'analyse, j'inspecte, j'introspecte, tout c'que tu veux. Je réalise que je supporte pas qu'on me regarde, qu'on me touche, alors j'me laisse toucher, caresser, je ne sais même pas ce que je cherche. </div>
<div style="text-align: justify;">
Alors je me hais, chaque jour, chaque parcelle de moi, chaque sentiment, chaque émotion, chaque douleur. Je fous tout ce putain d'amour sorti de nulle part ailleurs. J'en sais rien. Je trouve même plus les mots pour comprendre. Ca valait la peine d'essayer. </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Est-ce qu'un jour ça passe ? Est-ce que le temps guérit vraiment tout ? Est-ce que j'arrêterai de tout déplacer, déléguer mes peines ? Est-ce que j'apprendrai à vivre ? A dire les choses ? </div>
<div style="text-align: justify;">
Est-ce qu'un jour je serai plus cette gamine de huit ans ?</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
J'ai perdu espoir. Depuis longtemps.</div>
<div style="text-align: justify;">
Le malheur, c’est plus simple, c'est ce compagnon familier, cette habitude. C'est ce joli mensonge qui couvre l'envie de mourir. </div>
<div style="text-align: justify;">
J'y arrive plus.</div>
<div style="text-align: justify;">
<b>Alors je fais semblant.</b></div>
<div style="text-align: justify;">
Ca, j'y arrive bien.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/16092962453875660022noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-3875334464680722421.post-9806965741723065472017-03-08T17:03:00.002+01:002017-03-08T17:29:22.373+01:00Toi.<div class="MsoNoSpacing">
</div>
<div style="text-align: justify;">
<div class="MsoNoSpacing">
<div class="MsoNoSpacing">
<br /></div>
<div class="MsoNoSpacing">
<br /></div>
<div style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt;">
<i><span style="font-family: "Trebuchet MS", sans-serif; font-size: 10pt;">Aujourd’hui,
plus que jamais, je pense à toi maman.</span></i><span style="font-family: "Trebuchet MS", sans-serif; font-size: 10pt;"><br />
J’ai un peu les mains qui tremblent, les larmes me montent facilement.<o:p></o:p></span></div>
<div style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt;">
<span style="font-family: "Trebuchet MS", sans-serif; font-size: 10pt;">Il
y a tous ces chiffres qui sont partagés, ces témoignages, et moi, je ne pense
qu’à toi.<o:p></o:p></span></div>
<div style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt;">
<span style="font-family: "Trebuchet MS", sans-serif; font-size: 10pt;">On
en parle pas souvent, on en parle jamais, mais je me souviens de tout. <o:p></o:p></span></div>
<div style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt;">
<span style="font-family: "Trebuchet MS", sans-serif; font-size: 10pt;"><br />
</span><span style="font-family: "Trebuchet MS", sans-serif; font-size: 10pt;">Je pense à tes larmes. A tes yeux au
beur noir. Je pense à ces promesses que tu ne pouvais pas tenir. Je pense à ces
cris. A Stefy qui se blottissait dans mes bras en pleurant. J’ai des souvenirs
en pagaille de toutes ces fois où tu te battais pour survivre. Où tu lutais
pour que nous ayons une vie, pour nous voir sourire, rien qu’un peu. Toutes ces
choses que tu inventais, toutes ces escapades pour fuir, et nous rendre
heureuses. Ces peluches que tu nous offrais parce que toi, tu n’en avais jamais
eu. Ces câlins, tout le temps.</span><span style="font-family: "Trebuchet MS", sans-serif; font-size: 10pt;"><o:p></o:p></span></div>
<div style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt;">
<span style="font-family: "Trebuchet MS", sans-serif; font-size: 10pt;">Je sais, j’ai souvent la mémoire qui flanche, mais je me
souviens de chacun de tes mots pour me rassurer et me faire croire que tu
allais bien. J’y ai jamais cru, maman.<span class="apple-converted-space"> </span><i>Mais
je savais que tout irait bien tant que nous étions ensemble. </i></span><span style="font-family: "Trebuchet MS", sans-serif; font-size: 10pt;"><o:p></o:p></span></div>
<div style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt;">
<span style="font-family: "Trebuchet MS", sans-serif; font-size: 10pt;"><br />
Aujourd’hui, je pense à la femme que j’admire le plus sur cette Planète.<br />
Tu nous as appris à ne jamais dépendre d’un homme. Tu nous as appris à élever
nos voix, à nous imposer. Tu nous as dit que le bonheur se construit. Il ne
fallait pas se quitter sans se dire qu’on s’aime, parce qu’on ne sait jamais ce
qu’il peut arriver. J’avais jamais vraiment réfléchi à ces mots, mais je
comprends aujourd’hui que nous n’étions jamais sures de ce que serait le
lendemain. Tu nous as appris à nous battre, à ne jamais plier, ne jamais se
laisser marcher dessus.<span class="apple-converted-space"> </span><i>Tu
nous as appris que c’est pas parce qu’on est nées femmes que nous devons
laisser les hommes prendre le dessus</i>. Ça veut rien dire, ça. On peut faire
tout autant. Tu nous as appris à monter des meubles, à cuisiner, à changer une
roue, à conduire, et à être respectées. Tu nous as enseigné à vivre, en grand,
chaque jour. Que le regard des autres ne compte pas, on s’en fiche des autres, on
doit vivre pour nous.<br />
C’est vrai, ça. </span><span style="font-family: "Trebuchet MS", sans-serif; font-size: 10pt;"><o:p></o:p></span></div>
<div style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt;">
<span style="font-family: "Trebuchet MS", sans-serif; font-size: 10pt;"><br />
Aujourd’hui je suis adulte, et j’attends avec impatience le jour où je pourrai
élever ma fille dans cette voie là. Où je dirai ces mêmes choses à mon enfant.
Où je lui dirai que c’est la femme la plus incroyable du monde qui m’a dit ces
mêmes-choses là, et qui a fait de moi celle que je suis. <o:p></o:p></span></div>
<div style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt;">
<span style="font-family: "Trebuchet MS", sans-serif; font-size: 10pt;"><br />
Je ne te dirai probablement jamais ces mots-là. Je sais que tu dis avoir le
cœur froid. Mais je sais que tu as un cœur immense qui se protège. Je le sais,
aujourd’hui, que ces trauma à foison ont tout fait disjoncter. Je sais
qu’aujourd’hui, tu veux vivre, et tu le fais pleinement. Parce que t’as pas eu
d’enfance, t’as pas eu d’adolescence, t’as été trop adulte trop tôt, trop
brisée, beaucoup trop tôt. <o:p></o:p></span></div>
<div style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt;">
<span style="font-family: "Trebuchet MS", sans-serif; font-size: 10pt;"><br />
Aujourd'hui, j'ai conscience de tout ça. Plus que jamais.<br />
Tu sais, maman, aujourd'hui, je lutte chaque jour pour ces femmes-là. Celles
qu'on a brisé, celles qui vivent avec ces mêmes bleus sur le corps. Ces bleus à
l'âme qui ne se résorberont jamais. Aujourd'hui, je parle pour toi, à haute
voix. Je m'indigne quand des hommes veulent prendre toute la place. Je crie
très fort quand on ose me dire que c'est pas vrai, les femmes en bavent pas. Tu
serais fière de moi, mais je ne le montre pas. Parce que j'ai pas envie de
remuer le passé. Mais je parle fort, et je dis à Stefy de faire pareil. On le
fait pour tes souvenirs gâchés. On le fait pour tes larmes. On le fait pour ton
corps usé. Pour tes bleus sur le corps et à l'âme. On le fait parce que tu as
fait de nous des femmes fortes.<br />
<b>Parce que tu as fait de nous des guerrières.</b></span><span style="font-family: "Trebuchet MS", sans-serif; font-size: 10pt;"><o:p></o:p></span></div>
<div style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt;">
<span style="font-family: "Trebuchet MS", sans-serif; font-size: 10pt;"><br />
Je ne t’en voudrais jamais de quoi que ce soit, tu sais.</span><span style="font-family: "Trebuchet MS", sans-serif; font-size: 10pt;"><br />
</span><span style="font-family: "Trebuchet MS", sans-serif; font-size: 10pt;">Tu es la femme la plus admirable et la
plus forte que je connaisse, et je le sais, au fond de mon cœur, que si je
tiens encore debout aujourd’hui, malgré tout ça, c’est grâce à toi.</span><span style="font-family: "Trebuchet MS", sans-serif; font-size: 10pt;"><br />
</span><span style="font-family: "Trebuchet MS", sans-serif; font-size: 10pt;">Parce que tu me le chuchotait à
l’oreille :</span><span style="font-family: "Trebuchet MS", sans-serif; font-size: 10pt;"><br />
</span><span style="font-family: "Trebuchet MS", sans-serif; font-size: 10pt;">« Tout ira bien, je te le jure. On
se sauvera. Ensemble. »</span><span style="font-family: "Trebuchet MS", sans-serif; font-size: 10pt;"><br />
</span><span style="font-family: "Trebuchet MS", sans-serif; font-size: 10pt;">Et toutes les trois, on est plus fortes
que tout.</span><span style="font-family: "Trebuchet MS", sans-serif; font-size: 10pt;"><br />
</span><b style="font-family: "helvetica neue", arial, helvetica, sans-serif;"><span style="font-family: "Trebuchet MS", sans-serif; font-size: 10pt;">Ensemble</span></b><span style="font-family: "Trebuchet MS", sans-serif; font-size: 10pt;">.</span><span style="font-family: "Trebuchet MS", sans-serif; font-size: 10pt;"><o:p></o:p></span></div>
<div style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt;">
<span style="font-family: "Trebuchet MS", sans-serif; font-size: 10pt;"><br />
Et tout va mieux.<o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNoSpacing">
<br /></div>
</div>
</div>
<span style="line-height: 115%;"><span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">
</span></span>Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/16092962453875660022noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-3875334464680722421.post-18185389122746435022017-01-09T15:31:00.002+01:002017-01-09T15:35:56.513+01:00bienveillance du vide.<div style="text-align: justify;">
Quand tu veux un bébé depuis toujours, et que tu franchis enfin le cap, tu veux en parler à tout le monde. Tu veux partager ta joie, je vais réaliser mon rêve, je veux le crier, ça y est. Puis les mois passent. <br /><i>Puis les autres réalisent ton rêve. </i></div>
<div style="text-align: justify;">
J'en ai marre d'entendre "c'est bientôt ton tour", "Cette année, c'est la tienne", "t'as essayé ça ? et ça ?", "Allé la prochaine c'est toi", "Tu devrais arrêter de manger ça.", "Moi j'ai pris ça, ça a marché.", "Tu prends tes vitamines ?", "C'est quand on y pense pas que ça arrive.", "La belle sœur du frère de la copine de machin aussi avait du mal et elle a réussi.", "Et vous c'est quand votre tour ?", <i><b>"Faut que t'arrêtes d'y penser".</b></i><br />
Ouais. Faut que j'arrête, hein. Ça viendra tout seul. Faut surtout pas que je sois obsédée par ce vide qui se créé en moi chaque jour. Faut surtout pas que je fonde en larmes devant les tout petits vêtements que j'achète pour les bébés des copines. Faut surtout pas que j'aie de haut le cœur devant les biberons. Faut pas que j'y pense, hein, mais que je prenne bien mes vitamines chaque jour, que je me lève aux aurores pour passer des examens, que je donne des litres de sang, que j'écarte les jambes. Allé, faut pas y penser, ça viendra. Faut surtout pas rester des heures dans son lit, les yeux sur le plafond, à se demander pourquoi. Faut se dire qu'il y a pire, voyons, il y en a qui essayent dix ans tu te rends compte ? C'est quoi, un an ? C'est vrai. C'est quoi, des mois à se sentir plonger, doucement, tout doucement dans le noir ? C'est quoi, quelques mois, à se dire que c'est notre faute, qu'on avait qu'à pas avoir de trauma, qu'on finira par ne plus savoir quoi faire, et si je le voulais vraiment ? Et si c'était ma peur viscérale de ce monde qui me bloquait ? Et si c'était sa faute à lui, qui m'a brisée ? Et si c'était pas le moment ? Et si j'y laissais ma vie ?<br />
Ouais, et si j'y laissais ma vie ?<br />
<i>Mais oui, faut que j'arrête d'y penser</i>.<br />
Alors je travaille beaucoup, je ne pleure presque plus. En fait, je ne ressens presque plus rien.<br />
Rien qu'un vide immense.<br />
Mais ça viendra, hein.<br />
<i><b>Faut juste plus y penser.</b></i></div>
Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/16092962453875660022noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-3875334464680722421.post-72221785845963610872016-11-02T01:45:00.000+01:002016-11-02T01:45:21.098+01:006.<br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Trebuchet MS, sans-serif;">J'ai une mémoire blagueuse, joueuse. Je me souviens de détails que je voudrais oublier, flous, comme ces cauchemars qui te réveillent en sueur. Tu trembles, le souffle coupé, puis tu réalises après un moment que ce n'était pas la réalité. Sauf que là, c'est ancré. Ca tourne en boucle, quand tu ne t'y attends pas, toujours, quand c'est vraiment pas le moment. Alors, je ferme les yeux très fort en priant que ça s'efface, comme un cauchemar. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Trebuchet MS, sans-serif;">J'ai la mémoire des dates. Précise, obsédante, redondante. Souviens-toi, c'était ce jour-là. Alors, ça tourne en boucle, les images, les voix, et ce poids dans la poitrine qui pourrait m'effondrer. Et ces voix qui me racontent l'histoire en permanence. Et tu aurais pu faire ça, et tu aurais du dire ça, et finalement, t'aurais mieux fait d'y rester, non, relève-toi, voilà. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Trebuchet MS, sans-serif;">Je le sais, ça ne partira pas, c'est ancré dans mon âme, l'histoire gravée, profondément. Le temps n'y change rien, même avec toute la volonté du monde. On ne chasse pas les démons, on les apprivoise, voilà, endormez-vous, chuut, restez-calmes. On les supplie, parfois, pitié, laissez-moi un peu de répit, quand ils se réveillent, et qu'ils prennent toute la place. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Trebuchet MS, sans-serif;">J'ai la mémoire des sentiments, des émotions, je ferme les yeux et je peux ressentir très exactement le vide, l'angoisse, la peur, la joie, le vertige, le soulagement. Précisément, douloureusement. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Trebuchet MS, sans-serif;">Je me souviendrai toujours de ce que j'ai ressenti ce soir-là. Quand la douleur était trop forte et que mes cris ne suffisaient plus à évacuer la peur. Quand, un court instant, vidée, j'ai eu ce désir viscéral de stopper la souffrance qui prenait toute la place. J'ai mis du temps à me l'avouer. Il m'a fallut un temps infini pour réaliser. Mais je me souviens surtout de cet instant précis, où j'ai décidé que finalement, j'avais envie de me relever. De laisser tout ça derrière, comme un cauchemar de plus, dans ce coffre scellé dans un coin de mon placard à souvenirs. Un simple bleu à l'âme. Une simple cicatrice. Ca va aller, debout, tu peux y arriver. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Trebuchet MS, sans-serif;">J'ai la mémoire vacillante. Parfois, je ne sais plus vraiment si c'est la vérité, si je fabule, si je dormais. Souvent, je préfère me dire que ce n'était que des cauchemars, des moments qui n'ont pas existé. C'est vrai, ils ont raison, et si j'avais tout inventé ? Et si j'étais excessive, peut-être ? Ca aide à avancer. Virtuellement. Sur l'instant. Un pas, tout petit. Et puis, c'est presque du sur place. Tu te trompes, ça n'avance à rien de te convaincre, tu le sais. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Trebuchet MS, sans-serif;">Je le sais. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Trebuchet MS, sans-serif;">J'ai pas eu le droit de connaître la légèreté, le bonheur parfait, les nuits tranquilles. C'est la peur qui a pris toute la place, tous les jours, toutes les nuits. Cette angoisse tellement immense qu'elle en est devenue une douleur, une maladie. Elle est là, avec moi, parfois amie, parfois fléau. Alors, parfois, mon esprit sort de tout ça. Il étouffe. J'en peux plus, je fais une pause, je reviens. T'en fais pas, je suis juste là. Je ne vois pas de quoi tu as peur, elle est belle, la vie. Regarde ces couleurs, ces sourires. J'ai peur parce que je n'ai jamais su faire autrement. J'ai pas eu le droit. J'essaye, de toutes mes forces, même si j'en ai peu, c'est juré. Mais la douleur se réveille. C'est comme ça. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Trebuchet MS, sans-serif;">Mais, il faut avancer, rester debout, et se battre, chaque jour. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Trebuchet MS, sans-serif;">Retrouver ce qu'on nous a dérobé, partir à la chasse au trésor. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Trebuchet MS, sans-serif;">Bâtir le bonheur pierre après pierre. Est-ce que ce sera un Château ? Un Palais ? Un Royaume ? J'y vois bien des dorures, et du rouge, un peu. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "Trebuchet MS", sans-serif;">J'ai la mémoire joueuse, alors j'ai besoin de tout conserver, tout immortaliser. Faire le plein de belles choses, pour inverser le jeu, c'est moi qui gagnerai, vas-y, teste-moi. </span></div>
<br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Trebuchet MS, sans-serif;"><strike>J'ai toujours peur de toi. </strike></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Trebuchet MS, sans-serif;"><strike><br /></strike><b>Mais je n'aurai plus jamais peur de vivre. </b></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Trebuchet MS, sans-serif;"><b><br /></b></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Trebuchet MS, sans-serif;">Désormais c'est ancré, au creux de mon coude. Une piqûre de rappel. Déjouer la mémoire. Souviens-toi, ce jour-là. Regarde le chemin que tu as parcouru. N'oublie pas, on se relève de tout, tu es forte. T'es une putain de guerrière. Arrête de te mentir, d'amoindrir ta peine, ta peur, tu as le droit. C'est en toi. Mais ne te laisse plus jamais chuter. Ce ne sont quelques lignes de cette histoire, n'oublie pas d'écrire un meilleur dénouement. Ça va aller. Je te le jure.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Trebuchet MS, sans-serif;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "Trebuchet MS", sans-serif;">N'oublie jamais : </span><span style="font-family: "Trebuchet MS", sans-serif;">On ne perd jamais de temps à vivre.</span><span style="font-family: "Trebuchet MS", sans-serif;"> </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Trebuchet MS, sans-serif;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif; font-size: x-small;"><br /></span></div>
Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/16092962453875660022noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3875334464680722421.post-57456736762206977932016-08-01T17:49:00.001+02:002016-08-01T17:49:20.939+02:00Absurde.<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgsjC6XnsxqCdA8GVYMEY2GpJrtLeN7hyphenhyphen-qhKm4GRUBZ_7cKOhTgHCCae2RB7J47iXL2SHCzRr_fG2jOZDCjBOnNfzuYwDR2MrHFjBUmXr89Z62as9Z7_HlkByJ-NWJC6rPannr5Skub79Z/s1600/fd0aae5c-da83-4c9b-b200-f584ef87e3f4.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="358" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgsjC6XnsxqCdA8GVYMEY2GpJrtLeN7hyphenhyphen-qhKm4GRUBZ_7cKOhTgHCCae2RB7J47iXL2SHCzRr_fG2jOZDCjBOnNfzuYwDR2MrHFjBUmXr89Z62as9Z7_HlkByJ-NWJC6rPannr5Skub79Z/s640/fd0aae5c-da83-4c9b-b200-f584ef87e3f4.jpg" width="640" /></a></div>
<br />
<br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "Helvetica Neue", Arial, Helvetica, sans-serif;">Depuis quelques semaines, j'essaye d'écrire sur un sujet qui me touche beaucoup. Je cherche les mots, je lis, j'abandonne. J'ai peur de ne pas trouver les mots justes, d'être à côté de la plaque, de ne pas savoir comment aborder les choses. Je n'ai jamais été une championne de l'organisation, pas même dans mon propre cerveau. Le problème, c'est que j'ai entamé un processus très long, très compliqué, il y a quelques mois : <i>J'ai décidé d'être heureuse. </i></span></div>
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;"><div style="text-align: justify;">
Au final, c'est pas si simple. Tu te réveilles pas un matin, après des milliers de matins identiques, en te disant, allé, dès aujourd'hui, je serai heureuse chaque jour. Ça l'est très certainement pour certaines personnes, mais pas pour moi. Alors, j'ai réfléchi, longtemps. Je me pose encore énormément de questions : comment y parvenir, pourquoi ça ne marche pas, pourquoi cette tristesse profonde, pourquoi cette douleur viscérale, pourquoi cette injustice ? Je suis une fille à trauma, cette gamine fragile dans un corps de femme. J'ai les traits tirés et les yeux marqués par la peur. J'ai l'âme couverte de bleus et les genoux ensanglantés. J'essaye continuellement de rester debout, parce que je réalise que ça en vaut la peine, mais je ne comprends pas vraiment. Alors, j'essaye de comprendre tout ce qu'il se passe en moi. Toutes ces choses abstraites qui m'échappent depuis toujours. </div>
<div style="text-align: justify;">
J'ai appris plein de mots compliqués, j'ai cherché ce qu'ils signifiaient sans vraiment en comprendre les fondements, les aboutissements, comment le régler. J'ai souvent nié l'évidence, parce que non, c'est pas moi, ça peut pas être ça. Puis, je me rends à l'évidence, j'ai le droit de ressentir tout ça. C'est pas étonnant, tu gardes les séquelles. Je tourne tout ça dans tous les sens, j'essaye de décortiquer : qu'est ce qui le déclenche, un mot, un geste, une émotion ? J'ai beaucoup de mal à ne pas être bancale, à ne pas me perdre dans mes propres émotions. J'ai encore beaucoup de mal à ne pas me laisser dévorer par les démons.<br /><b>J'ai décidé d'être heureuse</b>, alors j'ai dû réaliser que c'était un travail quotidien, un effort de chaque instant. Souvent, j'envie ces personnes pour qui tout est facile, ces gens qui n'ont pas peur de vivre. Je m'éloigne de ce qui est néfaste, je prends de la distance quand tout commence à devenir trop lourd. Et je vais chercher de la couleur quand tout commence à devenir trop sombre. Je m'oblige à sourire, juste un peu. Je me répète en boucle les raisons qui me font rester debout, et je crois que ça marche un peu.<br />Le problème, quand on a l'âme blessée, c'est que ça part jamais vraiment. Aujourd'hui, j'en ai conscience. C'est comme ça, et ça restera comme ça. Tu peux panser les plaies, mais pas les faire disparaître, mais c'est pas très grave : <u>ça te forge</u>.<br />J'ai décidé d'être heureuse et c'est le travail le plus difficile que j'aie eu à faire. C'est plus facile d'être malheureux, c'est naturel, tu tombes pas de très haut. C'est beaucoup plus difficile de s'autoriser à avoir confiance en la vie. La chute est bien plus douloureuse. Bien trop prévisible. Mais le saut en valait la peine, et ça j'ai fini par le comprendre avec le temps.<br />Souvent, je me demande si mes névroses ont grandit lorsque j'ai posé un nom dessus, lorsque j'ai accepté leur présence, ou bien si le temps et les blessures les ont nourries. Je ne suis pas parfaitement sure de savoir encore. Je sais que le chemin est long, et qu'il met mon optimisme à très rude épreuve. Je sais que je ne dois pas me focaliser sur le négatif, sur les bleus, mais penser aux jolies surprises, à toutes ces choses qui m'aident à tenir debout, à ce dont je suis capable, et non ce qui me met à terre. C'est curieux, cette habitude que l'on a à se focaliser sur les blessures, non ?<br />Mes mots deviennent de plus en plus abstraits, j'ai de plus en plus de mal à comprendre, et je remets énormément de choses en question. Je ne sais pas vraiment si j'approche du but, je ne sais pas si ce sont tous ces changements dans ma vie qui ont cet effet sur moi. </div>
<div style="text-align: justify;">
<br />J'ai décidé d'être heureuse et c'est le moment que mon esprit a choisi pour étouffer. </div>
<div style="text-align: justify;">
A croire qu'il recherche une bouffée<i> d'air frais. </i><br />A croire que quelque chose cloche, et je ne sais même pas encore quoi.<br />J'ai décidé d'être heureuse et mon regard n'a pas été aussi triste depuis bien longtemps.<br />Je peine à comprendre. </div>
</span>Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/16092962453875660022noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3875334464680722421.post-39373397745302912712016-07-20T11:57:00.001+02:002016-07-20T15:01:00.659+02:00Et si on tenait un journal ?<div style="text-align: justify;">
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: large;"><i>Je veux un bébé.</i></span></div>
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;">
</span>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjXn_NvfPN9MfpeFPQs6L-qDIwcA2m2d7Ee9i56qnrmm_8tqnbAPh6hkd4reHROYUMcFWH-m3YhOPdrrWGgtri0IziFsKR6XvMPga6rSp2BCNj3NZOGYafTV9PtulBIvLa406Fu334_SiV8/s1600/large+%25281%2529.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;"><img border="0" height="213" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjXn_NvfPN9MfpeFPQs6L-qDIwcA2m2d7Ee9i56qnrmm_8tqnbAPh6hkd4reHROYUMcFWH-m3YhOPdrrWGgtri0IziFsKR6XvMPga6rSp2BCNj3NZOGYafTV9PtulBIvLa406Fu334_SiV8/s320/large+%25281%2529.jpg" width="320" /></span></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<span style="color: #999999; font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: xx-small;">(source : We Heart It)</span></div>
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;"><i><br /></i></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;">C'est dit, c'est posé, noir sur blanc, et c'est pas vraiment un secret.</span></div>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;"><br /></span>
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;">J'écris ces mots un peu sans réfléchir, comme d'habitude. Mais tous ces mots, ils sont dans ma tête depuis un moment. Ça s'entrelace, ça se bouscule, ça résonne, très fort. Alors, on veut les évacuer. Autant être honnête, j'ai toujours ressenti un sentiment très profond, comme si j'étais incomplète dans ma solitude, dans mon existence, comme si j'étais née pour une raison. Je ne comprenais pas vraiment, j'avais juste un besoin viscéral de donner de l'amour. J'étais une enfant particulière, de côté, seule, toujours. J'ai longtemps insisté pour avoir une petite sœur, j'ai demandé, pleuré, exigé. Puis elle est arrivée dans ma vie bancale comme une bouffée d'air. J'étais un peu moins brisée, je ne pleurais plus chaque jour, chaque nuit. Elle est arrivée et elle m'a offert une raison d'exister sur un coussin rouge, de velours. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;"><br /></span>
<a name='more'></a><span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;"><br /></span>
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;"><br /></span>
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;">J'ai toujours su que je voulais être maman. Je ne voulais pas forcément que mon bébé aie un papa avant Lui. Je me voyais mère célibataire, fière, forte, comme ma maman. Sans aucun homme pour venir bousiller mon trésor. Je ne comprenais pas trop ce sentiment alors, mais je savais que c'était la chose que je désirais le plus au monde, adolescente déjà. <br /><br />J'ai toujours voulu un bébé mais, comme pour tout le reste, ce sentiment a changé l'an dernier, quand je suis tombée malade, de nouveau. Pendant des mois, on m'a dit des mots qui font peur, on m'a parlé de probabilités, on m'a fait lire des choses, j'ai dévoré les forums, les articles, pour un diagnostique qui était presque définitif, je n'vois pas ce que ça peut être d'autre mademoiselle, vraiment. Alors j'ai pas envie d'y croire mais j'ai vraiment peur, et Lui aussi. Puis le docteur vient te voir, toi, encore à moitié endormie de l'anesthésie et il te dit ces mots qui rassurent, qui donnent un peu les larmes aux yeux, et tout va mieux. Mais là, c'est clair, tu veux devenir maman. <br /><br />J'ai toujours voulu être maman mais je savais que je serais incapable de l'être tant que je gardais en moi une gamine de 8 ans effrayée, recroquevillée. Je savais que je devais guérir, sortir de cet engrenage de peur, de doutes. Je voulais un bébé mais je ne savais pas si j'allais savoir être une maman. Si j'allais pas plutôt devenir étouffante, surprotectrice et effrayée de tout. Pire, j'avais en moi l'intime conviction que tant que je ne consolais pas l'enfant, l'adulte ne serait pas capable de tomber enceinte. C'était horrible, ça me dévorait les entrailles, et j'étais incapable en parallèle d'achever une thérapie. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;"><br /></span>
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;">En 2015 ma vie a changé, c'est cyclique, c'est comme ça. J'ai grandit sans vraiment le comprendre, sans vraiment le voir. J'ai longtemps réfléchi au bilan de mes 25 ans sans vraiment savoir trouver les mots, parce que je peine encore à comprendre ce qu'il se passe en moi, ces chamboulements, ces prises de conscience, ces changements encore en cours. Je ne sais pas vraiment mettre de mots dessus mais ce que je sais c'est que je le ressens, complètement. Je ne dirais pas comme une claque, non, plutôt comme si je réapprenais à respirer, comme si je sentais, à l'intérieur de moi, mes blessures cicatriser petit à petit.<br /><br />Il y a quelques mois, la décision a été prise, allé, il est temps. Au début, on tâtonne, on sait pas trop si c'est le moment, on se pose plein de questions. Puis, les CDI, puis on se questionne plus vraiment, on fait comme les grands on calcule, on projette toujours plus, on parle des parrains, on sait déjà pour les prénoms depuis longtemps. C'est comme ça. C'est écrit.<br /><br />Mais les mois passent, et tout le monde réalise ton rêve.<i> Sauf toi</i>.<br /><br />J'ai presque envie de tenir un journal, j'ai envie d'écrire tout ça pour savoir ce qu'il se passe dans mon cœur et dans ma tête. Poser noir sur blanc ce que je ressens à réaliser le rêve de ma vie, vider la colère, vider la tristesse. Essayer de trouver les mots sur ce sentiment viscéral qui m'empêche de dormir. Et qu'au fond, peu de gens autour de moi comprennent. Ou est-ce moi qui ai l'impression de trop en parler ? On me dit de pas m'en faire, on me dit qu'il faut du temps, on me dit que mon heure viendra, mais le temps passe, et le vide se creuse. Je me sens presque coupable. Je me sens coupable de ressentir tout ça. Et je ne devrais même pas. </span><br />
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;">(Attention je cite Lasha dans.. 3..2..)</span><br />
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;"><span style="font-family: inherit;"><br /></span>
</span><br />
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;"><i style="font-family: inherit;">J'me sens coupable, parce que j'ai l'habitude..</i></span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;"><i><i style="font-family: inherit;">C'est la seule chose que je puisse faire avec une certaine certitude.</i></i></span></div>
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;"><i>
</i><br />J'aime pas spécialement ressentir tout ça. J'ai détesté réaliser tout ça. Je voudrais me suffire à moi-même, et non devoir admettre que je ne serai pas comblée sans. </span><br />
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;"><span style="font-family: inherit;"><br /></span>
<span style="font-family: inherit;">J'ai juste besoin d'enlever tous ces mots de ma tête, ces mots qui tournent en boucle. Qui font un peu mal, et m'empêchent de dormir. </span></span><br />
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;"><i><br /></i></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/16092962453875660022noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3875334464680722421.post-62125568658694486412016-07-09T03:10:00.000+02:002016-07-09T03:10:21.060+02:00Vide. <br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: 'Helvetica Neue', Arial, Helvetica, sans-serif;">J'ai toujours eu envie d'écrire. Sur moi, pour moi. Comme si ça comblait ma peur dévastatrice du vide. Comme si ça changeait quelque chose, capter ces instants. Je ne sais pas bien pourquoi je le publie. Je crois que j'aime avoir des retours, même si j'en ai peu, juste savoir que je touche quelqu'un avec mes mots, ça m'apporte un je ne sais quoi. </span></div>
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;"><div style="text-align: justify;">
J'ai pourtant jamais vraiment su trouver les mots, tout s'embrouille. J'écris souvent quand je suis vide. Je ne réflechis pas beaucoup. Camille dit souvent que c'est un peu romancé, entre le réel et le fictif, avec toutes mes métaphores et mes tournures un peu pompeuses propres à moi. En fait, je crois qu'elle a un peu raison. J'ai jamais su où était ma réalité. J'ai jamais su où j'étais, même à l'intérieur de moi. </div>
<div style="text-align: justify;">
<i>Ce soir plus que jamais. </i></div>
<div style="text-align: justify;">
J'en arrive à un point de ma vie où je me sens plus adulte que jamais, plus femme que jamais, et plus <i>lasse</i> que jamais. Je ne contrôle plus rien, pas même mon propre corps. Je dépends des médecins, des infiltrations, des médicaments, de l'hypnose, de ma neurologue, ma généraliste, ma pharmacienne, les échographies, scanners, la thune que je dépense, les prises de sang, les jours de crise, et la perspective de ne pas savoir ce que le lendemain réserve. Depuis toujours j'ai peur de dormir. J'ai peur parce que je ne sais pas ce que demain sera. Je ne sais pas si je vais me réveiller paralysée, vide, endolorie, anesthésiée, avec cette envie de mourir que je connais si bien. <i>Je suis vidée, lessivée, fatiguée, lassée.</i> J'ai même pas les mots assez forts, pour expliquer cette vie entière de dépendance, cette vie à ne pas pouvoir contrôler son propre corps, cette vie à trop souvent se sentir en dehors de sa propre enveloppe charnelle, comme spectatrice. Et souvent, je me ravise, je me dis que merde, y'a pire, quand même. Certaines personnes sont condamnées et bien plus fortes, tu vaux pas grand chose ma petite, arrête de chialer. Et puis, je me ravise encore, parce que bordel, je suis légitime. J'ai le droit, j'ai l'obligation, de prendre ça au sérieux. C'est ce qui fait de moi ce que je suis, c'est ce qui m'a forgée. Ce qui me détruit encore, souvent. La maladie, le SPT. Je suis parfois ridicule à chouiner mais j'ai le droit d'en avoir marre. Je l'écris pour m'en persuader, j'avoue. Parce qu'au fond je culpabilise un peu, j'me trouve un peu nulle. Je réagis comme ces idiots qui ne font que juger. C'est ridicule. </div>
<div style="text-align: justify;">
Mais ce soir je suis fatiguée.</div>
<div style="text-align: justify;">
J'ai beaucoup pleuré, il est très tard, et j'ai un peu bu. Alors j'ai des pensées qui me traversent l'esprit, ces pensées très nulles qui nous traversent quand on en a marre d'avoir mal. Ces pensées que l'on balaye aussi vite. </div>
<div style="text-align: justify;">
Parce que je suis sur Terre pour être maman, et que ces pensées là, elles sont de trop dans mon objectif de vie. Parce que je suis née pour donner la vie, et que je ferai tout pour. Si je l'écris noir sur blanc, peut-être alors que j'aurais la force nécessaire pour ce chemin tortueux qui se présente devant moi. </div>
<div style="text-align: justify;">
J'ai pas peur. </div>
<div style="text-align: justify;">
Je suis juste.. </div>
<div style="text-align: justify;">
<i>Vidée. </i></div>
</span>Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/16092962453875660022noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3875334464680722421.post-86316878668719914552016-06-30T01:25:00.001+02:002016-06-30T10:29:46.048+02:00Flou.<br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Ca tambourine, tout le temps, en permanence. J'ai une veine, là, à droite, elle enfle, elle prend toute la place, elle cogne contre mon crâne et alors, je n'existe plus. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><i><br /></i></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><i>Je n'existe plus.</i> </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Je ne suis que passagère d'un corps qui contrôle, qui avance, seul. Parfois, j'ouvre les yeux et je réalise que je ne sais pas vraiment ce qui m'a amenée là, pourquoi, comment, que s'est-il passé ? Et elle, elle tambourine, et j'existe plus. Parfois, elle se glisse autour de mon coeur, et elle serre, elle serre encore, plus fort, et ça me lance et ça déchire un peu, et je voudrais mourir pour que ça s'arrête, mais de toute façon, j'existe plus vraiment. Et puis, y'a toutes ces voix dans ma tête, elles sont tout le temps là, avec un quart de seconde d'avance, elle disent avant moi, elles anticipent un peu, mais elles ne m'empêchent jamais de dire des bêtises, elle m'y obligent, au contraire. Je contrôle rien, c'est elles qui parlent, pas moi, je vous jure, croyez-moi. Elles ont tellement de choses à dire, elles parlent vite et très fort, et le son s'efface après sa danse folle. J'oublie. Toujours. A quoi bon ? J'existe plus.<br /><br />J'ai oublié de compter les journées perdues à survivre. J'ai oublié d'apprendre à les savourer quand même. Il est une heure du matin, et je suis floue. Voilà. Floue. Je m'oblige à voir les gens que j'aime pour profiter un peu d'eux, parce qu'on ne sait pas de quoi demain sera fait. Non, je m'oblige à vivre, à aimer, plus fort, toujours plus fort. Alors quand dans mon crâne, c'est la danse folle des mots, ça ne s'arrête jamais, c'est tellement fort que parfois je n'entend plus ce qu'il se passe autour de moi, je suis absente, je n'existe plus.<br /><br />J'ai mille projets, inaboutis, dans le vent, perdus, mis de côté, en attendant. J'ai mille projets, des listes longues, de toutes sortes, je voudrais tout faire, tout connaître, apprendre, m'enrichir, savoir, créer. J'ai mille projets mais j'oublie. J'oublie de vivre, j'oublie tout ce que j'ai appris deux secondes avant, ma mémoire se barre, elle se repose, elle a trop à encaisser. Alors, elle décide, toute seule. Non, tu m'en as trop fait baver, j'ai trop de souvenirs en moi, tu n'as pas mille ans, alors, je fais la sieste, chut, ça ira. Mais ça ne va pas. J'oublie, alors je mets de côté, pour plus tard. Alors, j'existe un peu moins, les journées passent, et j'oublie de vivre.<br /><br />Ca tambourine, ça cogne, alors je sais,<i> je suis en vie</i>.<br />Dans ces moments là, où je ne suis que passagère de moi-même, il me reste au moins une chose : </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><b>La douleur me rappelle que je suis en vie.</b><br /><i>Et alors, elle devient ma meilleure amie.</i> </span></div>
Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/16092962453875660022noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3875334464680722421.post-59833863274667151862016-04-26T13:56:00.000+02:002016-07-20T15:02:51.778+02:00Selfcare.<div class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;">J’ai commencé à
écrire très tôt. J’avais besoin de poser les démons noir sur blanc, ça sortait
tout seul, je ne sais pas trop d’où, fallait que ça sorte. <i>Extérioriser ou
imploser</i>. Tu ne sais pas ce qui peut traverser le crâne d’une gamine à trauma. A
huit ans, j’ai écrit une lettre pour la Cátia de 16 ans, que j’avais commencé
par « si tu lis ceci, c’est que tu es encore en vie. » J’avais une
sale obsession pour la mort, qui me fascinait tout en me paralysant quotidiennement
de peur. Oui. Huit ans. Au fil des années, c’est devenu plus intense, ce besoin
viscéral de poser sur papier. Quand j’ai lu Le Journal d’Anne Franck, j’ai
insisté pour avoir un journal intime. Je devais avoir dix ou onze ans. J’écrivais
alors les futilités de mon quotidien et mon cœur brisé d’amoureuse en silence.
Puis j’ai eu des tas de cahier, où je déversais la peine, la déchirure, je
faisais des métaphores de la vie à la con, des textes entiers déguisés. Puis :
<i>les réseaux sociaux</i>. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;">C’était super, je
pouvais évacuer à loisir, je pouvais me plaindre pour aller un peu mieux IRL,
je rencontrais des gens cool, des gens un peu comme moi. Paradoxalement, avec
le temps, j’ai arrêté de noircir mes cahiers, mes blogs, mon crâne. Je me suis
engouffrée dans un tourbillon un peu absurde. A force de noter chaque pensée
comme elle vient, chaque instant de vie,<i> j’en ai oublié de me concentrer sur
moi</i>, de tout lâcher sur papier, de comprendre ce que je ressentais vraiment. Je
parle au passé mais je pourrais le dire au présent. Au fil du temps, des gens s’intéressaient
à moi, à ce que je disais, me demandaient de l’aide et j’admets que c’est très
plaisant. J’ai jamais vraiment eu l’impression d’être importante pour les gens
et là je l’étais. J’avais l’impression de l’être. On me donnait cette
impression. Parce que toi t’es là, t’as l’air d’avoir vécu plein de trucs, des
trucs pas cool, t’en parles sans en parler c’est mystérieux, et t’es debout à
prôner plein de trucs chouettes alors ça inspire, et toi tu aimes quand on te
dit que tu inspires les gens. C’est extrêmement égocentrique, vous en
conviendrez. J’ai aucun mal à l’avouer. Toi qui as toujours été transparente,
les gens s’intéressent à toi, et c’est chouette, ça fait du bien. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></div>
<div class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Sauf que ça marche
pas comme ça. <b>C’est pas aussi simple</b>.</span><br />
<a name='more'></a><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"> <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Le truc, quand tu
dévoiles un gros secret, c’est que c’est un peu comme si tu arrachais un
pansement d’une plaie encore béante. Elle est là, à l’air libre, elle peine à
cicatriser parce qu’elle s’infecte. Et tu regrettes. Tu regrettes vraiment. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Alors, t’en parles
un peu, mais pas trop, tu sais que c’est là, t’essayes de guérir, de toutes tes
forces, et plus tu parviens à refermer cette plaie petit à petit, plus ton
corps se déchaîne, y’a ces maladies invisibles et silencieuses qui prennent
toute la place, qui te rongent de l’intérieur, chaque nerf un à un, mais c’est
pas grave, parce que tu sais que tout ira mieux, tu sais que ton corps évacue
un truc nul, un truc qui fait mal. C’est ton âme qui se reconstruit, et ton
corps a un peu de mal avec cette idée, mais <i>ça va aller</i>, tu le sais.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;">T’as envie d’être
là pour les gens, tu te dis que si toi, t’es debout, peut-être que tu peux
relever deux trois personnes. J’y ai vraiment cru, du fond du cœur. En dehors
de toute satisfaction personnelle, j’ai eu cette envie de tenir la main, de
dire à ces filles que ça va aller, j’te jure, regarde, on se relève de tout. Je
sais, tu vas mal, mais regarde, y’a plein de moyens d’être un peu heureuse, le
bonheur tu le trouves un peu partout, essaye de sourire un peu, tiens, prends
ma main, ça va aller j’te jure. Il y avait cette dualité un peu constante, le
besoin d’évacuer la douleur noir sur blanc, de me plaindre pour aller mieux
dans la vraie vie, et l’envie d’aider, de soutenir, de dire <i>hey, j’suis là. </i><o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Mais elle est où
la limite ? <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></div>
<div class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;">A quel moment j’ai
eu ce sentiment étrange d’exhibition ? Quand est-ce que mon petit royaume
à moi toute seule, celui où je pouvais pleurer en cachette, est devenu un
théâtre ? Depuis quand j’ai cette impression malsaine de créer des
pathologies chez les autres, au lieu de les aider ? Oui, voilà, c’est dit.
Au départ, tu te dis qu’à force de lire ce que tu ressens, tu as envie d’évacuer
toi aussi, oui t’es comme moi, c’est ça bordel merci, t’as mis les mots sur ce
que je ressens. Alors t’y crois, c’est super, je mets les mots dessus. Puis tu
vois une certaine course, une exhibition de plaies, <i>à celle qui a le plus mal,
à celui qui est le plus bancal.</i> Comme si, au final, il était devenu nécessaire
de souffrir pour se sentir exister. Comme si pour être respecté ou écouté, il
fallait être malade, blessé. On cherche la différence en se calquant sur les
autres. On veut faire entendre nos voix à travers les paroles d’un autre. Je ne
jette pas la pierre, j’ai souvent été la première à le faire. A absorber. La
reine de l’hypocondrie. Le syndrome Doctissimo, ben oui c’est ça, forcément, j’ai
pareil, c’est sur. J’vois pas ce que ça peut être d’autre, ce vide en moi. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Alors moi, je
culpabilise. Au lieu d’aider, de relever, je crée des pathologies chez les
gens. Ben oui, forcément, tu te retrouves en moi, alors peut-être que.
Peut-être mais peut-être pas, et la limite, elle est introuvable. Je sais que c’est
extrêmement présomptueux de le présenter comme ça, comme si mes mots avaient finalement
un quelconque pouvoir, comme si j’agissais sur les gens d’une certaine façon.
Mais moi je culpabilise et j’arrive plus à trouver les mots, j’arrive plus à
aider, à garder ces gens debout. Et j’ai cet amère impression d’en faire de
même, d’entrer dans cette course de celui qui souffre le plus. Parce que c’est
devenu un musée, <i>une exposition un peu malsaine qu’on prend plaisir à regarder.</i>
Je passe mon temps à prôner que la douleur n’est pas quantifiable et j’en viens
à plus supporter les tirades larmoyantes et niaises, comme si j’oubliais où j’étais,
moi, à 20ans. Comme si j’me mettais en tête de course. J’veux pas t’entendre, j’ai
vécu pire. D’ailleurs, si tu veux mes maux, <i>prends les traumas qui vont avec,</i>
ça m’aiderait. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><b>C’est complètement
con. </b><o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Je crois qu’au
final, j’étais beaucoup plus forte quand j’étais gosse. Avant qu’on arrache le
pansement. Avant de me foutre des étiquettes sur la peau. Je suis comme ça
parce que j’ai vécu ça. Je suis un condensé de ces mini batailles. J’écris pour
moi, parce que j’en ai besoin, plus pour être lue. Je prends mes distances, je
pense un peu à moi, j’ai assez de boulot comme ça. Et, c’est mieux comme ça. Je
culpabiliserai moins. <o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;">J’ai 26 ans dans
un mois et tout est en train de changer à l’intérieur de moi, c’est un beau
bordel que j’ai un peu envie de garder pour moi. De mettre noir sur blanc pour
ceux qui le voudront, et au pire, je m’en fiche. <o:p></o:p></span></div>
<br />
<div class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify;">
<br /></div>
Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/16092962453875660022noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-3875334464680722421.post-80955358388623048752016-03-08T22:32:00.000+01:002016-04-28T15:49:59.581+02:00Parfois, je voudrais ne rien ressentir. <div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Il y a ces mots qui me déchirent le cœur. Tout le temps. Partout. <i>Dans la vraie vie, personne ne te protège.</i> Attention, ne lis pas ça, n'écoute pas ça, ne va pas là, ça va te briser, te bousiller, ne fais pas ça. Il y a ces femmes qui témoignent, qui sortent de l'ombre, qui te racontent qu'elles ont été brisées, et tu comprends que tu n'es pas seule, mais au fond ça ne te rassure pas tellement. C'est là, noir sur blanc. C'est là et tu comprends que <b>c'est pas normal.</b> Toi, t'es là tu minimises tout depuis toujours, c'est rien, c'est pas si grave, j'exagère, mais tu vois bien que c'est pas normal, et ça te fout un putain de coup. Juste là. En plein dans le bide. Ça te retourne, t'es à terre, en sang. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Il y a ces mots qui résonnent. Tout le temps. Ça résonne tellement fort à l'intérieur de ta poitrine que tout tremble, tu le sens, ça va se briser. Et tu sais pas vraiment pourquoi. </span></div>
<div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Avant, c'était pas comme ça. C'était ton secret. C'était ce petit truc qui prenait beaucoup de place dans ta tête, mais que tu gardais juste pour toi, ça faisait pas si mal. Tu le mettais dans un tout petit coin, tu le pliais, en mille, tu le mettais dans une boîte scellée, dans un coin de ta tête. C'était là, ça déchirait la nuit, mais ça allait. Ça faisait pas si mal. <i>Avec le temps, ça prend plus de place.</i> Tu mets des mots sur tout ça, tu admets, et ça prend encore plus de place. Toujours plus. Avant, c'était pas comme ça, la douleur est devenue plus forte, et tu ne sais pas vraiment si toi aussi tu deviens plus forte, ou si tu y arrivais mieux, enfant. Tu sais plus vraiment. Y'a tous ces psy qui essayent de comprendre ton cerveau, ceux qui t'écoutent, ceux qui font dans le cliché, ceux qui te disent d'écrire ces lettres que tu n'arrives même pas à ébaucher, pas même une phrase. Tu rêves de les voir morts, tu imagines, qu'est ce que tu ressentirais ? Tu y penses, tu évites d'y penser. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Y'a tous ces mots, partout. Ces femmes qui sont bousillées et toi tu te dis que tu es pas comme elles, t'es beaucoup plus forte, t'es debout. Alors tu te dis que tu exagères, que c'est pas possible que ça fasse autant mal aujourd'hui, tu te dis que tu fais peut-être comme elles, tu sais même plus vraiment ce que tu ressens, où est la vérité, à quel moment tout a changé ? Mais il y a cette douleur profonde, vraiment profonde. Il y a ces maladies qui apparaissent au fil des années, les unes après les autres. Elles sont là, pour de vrai, elles te détruisent, et au fond tu sais que tout ça, c'est un peu à cause du cerveau, c'est à cause de toute cette peine, de cette douleur. Tu sais que tes bleus à l'âme ne t'ont pas épargnée. Tu sais que tout ça t'a explosé à la figure, une grenade puissante dans le crâne. Tu sais que c'est pas normal d'être triste, si triste, tout le temps. Il y a tous ces mots qui tournent en boucle dans ton crâne, chaque seconde, ça ne s'arrête pas, ça fait mal tellement c'est fort. Tu essayes de toutes tes forces d'occuper ton esprit, tu t'épuises à te concentrer chaque seconde. C'est malsain, tu le sais. </span></div>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Tu le sais. Tu sais que c'est pas normal. Tu le sais, c'est pas dans ta tête.<br />Tu sais, au fond, que tu es forte. Tu t'en rends bien compte, quelque part.<br />Mieux, tu réalises à quel point tout ça a fait de toi quelqu'un de bien. T'es un peu bancale, mais y'a ce quelque chose en toi qui fait que les gens t'aiment bien. Tu sais pas trop pourquoi. Tu sais juste que t'as envie de garder cette guerrière en toi encore un peu. T'es pas seule et au fond, même si ça fait mal, si ça rassure pas, t'as envie de crier sur tous les toits que c'est pas normal, <i>que c'est pas parce que t'es une femme que tu dois laisser un homme lever la main sur toi, que tu dois laisser un homme poser la main sur toi. </i>Ta douleur, elle existe pour de vrai. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Je peux te tenir la main, si tu veux. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Je suis bancale, je pleure beaucoup.<br />Mais, si toutes les femmes bancales se tiennent la main, elles peuvent finir par marcher droit. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Je suis une guerrière. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><b><i>Une putain de guerrière.</i></b><br />Mes cicatrices, tu les vois pas, elles encombrent mon âme.<br />Mais j'suis une putain de guerrière. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/16092962453875660022noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-3875334464680722421.post-36421109002777867592015-10-31T23:56:00.000+01:002016-07-20T15:05:38.477+02:005.<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Le 12 juillet 2010, j'ai fais un
truc pas cool. C'était presque rien, une simple phrase, mais c'était ma petite
fin du monde. Cette petite chose que je m'interdisais depuis treize ans. Ce
secret que je ne voulais jamais dévoiler. C'était mon secret à moi, vous savez.
Cette petite chose qui me rendait un peu plus forte, parce que c'était à moi, à
moi toute seule. J'étais pas obligée de le dire, c'était là quelque part. Je
savais que c'était très fort, très important, et que le dire, ça changerait
tout. Alors je fermais très fort les yeux et j'essayais d'oublier. Je rangeais
ça dans une petite boîte, là, dans un coin de mon cerveau. Je crois que ça m'a
consumé un peu l'intérieur, je crois que la petite boîte a pris feu et qu'elle
a tout brûlé dans ma tête. C'est pour ça que je suis malade, en vrai. A force,
je me suis consumée de l'intérieur. Mais c'était pas grave, parce que ça avait
disparu. Parfois ça remontait, comme des flash, comme si un coin de mon crâne
voulait me rappeler, comme si des cendres de la petite boîte continuaient à
s'embraser, parfois. ça remonte à la surface et ça donne envie de gerber. Alors
je ferme les yeux très fort et ça part.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br />
Sauf que le 12 juillet, j'ai dû ouvrir cette boîte. Pour de vrai. En pleine
nuit, la phrase est sortie toute seule et j'ai changé le cours de ma vie. Je le
savais. J'ai juste allumé la mèche. Aussi simple que ça. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgo9cS64OE91aQllXPsc7GpuRL4WxIxyEcetQFuZTdBT-2_CrMk9mFzAr791H-McgP0V2IGNbJW2W7esG3YxX7c8Ha7wd-AQmeVx-poCY2oQi2mprzWLpssjgiQyZJCIqGFemq4X16-p-Pt/s1600/large.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="505" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgo9cS64OE91aQllXPsc7GpuRL4WxIxyEcetQFuZTdBT-2_CrMk9mFzAr791H-McgP0V2IGNbJW2W7esG3YxX7c8Ha7wd-AQmeVx-poCY2oQi2mprzWLpssjgiQyZJCIqGFemq4X16-p-Pt/s640/large.jpg" width="640" /></a></div>
<a name='more'></a><br />
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span>
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span>
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">J'ai pas très bien compris, c'est
parti tout seul. C'était la dégringolade, la chute, j'ai rien senti venir, j'me
suis pas sentie trébucher, je me suis juste laissée porter par le mouvement. Je
n'ai même pas vu les semaines passer, j'ai pas très bien compris ce qu'il
m'arrivait, mais ça arrivait, et je n'y pouvais rien. Un jour, j'ai arrêté de
manger. J'en avais plus vraiment besoin, l'amertume prenait trop de place dans
mon ventre. Je la noyais dans mon thé au Jasmin, mais elle restait là, elle
gonflait, et c'est tout. Je pleurais beaucoup sans savoir vraiment pourquoi. Je
m'allongeais dans ma couette à fleurs, je m'enroulais très fort et je pleurais.
Un jour, j'ai arrêté de dormir ; à force d'avoir trop peur, je crois. Il y
avait tous ces fantômes qui me tenaient compagnie, et toutes ces voix dans ma
tête qui parlaient très fort, qui me disaient plein de choses pas chouettes du
tout, et moi je les laissais faire. Je les laissais s'entre-tuer en espérant
qu'elles disparaissent toutes seules, je pense. J'enfumais mon esprit pour
qu'il soit encore plus flou, pour former un nuage dans mon crane, que tout
arrête de s'entrechoquer et peut-être aussi pour foutre le feu à nouveau à la
petite boîte, qu'elle disparaisse à nouveau. C'était comme dans la chanson : je
ne travaillais plus, je ne déjeunais plus, j'voulais juste oublier, et je
fumais. Je ne sais toujours pas comment j'ai fais, en fait. C'était plus moi et
je ne le voyais même pas. Je me suis enterrée, seule. Je savais juste que ce
n'était pas normal, tout ça, mais à aucun moment je n'ai tiré la sonnette
d'alarme. Pourtant elle était là, tout près. J'ai pas mis de mot tout de suite
sur ce qu'il se passait mais je savais que c'était grave. On me disait que
j'avais perdu beaucoup de poids, on me disait qu'on s'inquiétait, on m'envoyait
plein de messages auxquels je ne répondais pas, on me disait c'est rien, tu vas
te relever, ça va aller, je suis là, enfin, je crois. J'avais mal à tout mon
corps, alors j'ai dessiné un coeur sur mon poignet. Comme quand j'étais enfant. Je ne sais pas vraiment
pourquoi. Pour combler quelque chose. J'avais plus de battement, je ne sentais
plus rien, le vrai coeur il était plus là alors j'ai dessiné celui-ci pour
exister un peu, quand même. Pour avoir un sentiment, un tout petit. Pour
prétendre que j'existais un peu, encore. J'arrivais plus à aimer, ni à haïr.
Alors chaque jour, je repassais mon stylo sur ce tout petit coeur. Là, sur mon
poignet gauche. Pour combler un peu l'absence de celui qui était parti, parce
qu'il n'y arrivait plus. Parce que ça faisait mal de me voir comme ça, sans
rien pouvoir faire. Je faisais mal aux gens en les éloignant de ma vie, je me
faisais mal en existant. Je voulais juste que la douleur s'arrête, en fait.
J'écrivais des choses très noires et même comme ça, rien, je n'ai rien vu. Je
n'ai rien senti non plus quand j'ai vidé cette boîte de médicaments. Moi, je
voulais juste que les voix se taisent, tu vois. Je voulais avoir un petit peu
moins mal, moi. Juste ça. Rien de plus. Mais j'ai rien senti, j'ai juste..
Pleuré. Un jour, je suis partie. Je ne sais pas vraiment comment, je me suis
relevée, j'ai pris ma voiture, et j'ai roulé. Je suis arrivée chez mon amie
d'enfance, et elle m'a emmenée à la mer. Juste ça. Je crois que c'est là que
j'ai eu l'envie de rester debout. Il y avait sa fille, cette toute petite fille
qui chantait et dans ma tête, le feu s'est éteint. T'es un peu bête, Cátia.
Pourquoi tu te fais ce mal, dis moi ? Oui. Un peu bête. La vérité c'est que
c'est cette petite fille qui chantait des chansons d'amour dans la voiture qui
m'a sauvé la vie. T'y crois, toi ? Alors, je me suis relevée, doucement,
douloureusement. J'avais les genoux ensanglantés, un peu brisés, alors c'était
dur, ça a pris longtemps. Je n'ai de souvenirs de l'automne 2010 qu'une ombre
très pesante, un poids dans la poitrine, très sombre. Tout ce que je sais c'est
que cet automne a tout changé, il a brisé quelque chose en moi. Puis, j'ai
commencé à parler. Juste, parler. Vider mon esprit, vider tous ces fantômes,
les faire fuir. Par la suite, j'ai recommencé à manger. J'avais perdu 10kilos,
je ne tenais plus vraiment debout, et c'était pas les crises d'angoisse,
c'était juste le poids de l'amertume qui ne parvenait plus à compenser le poids
que je perdais à ne plus m'alimenter. J'étais très blanche, et je faisais un
peu peur à tout le monde, à vrai dire. J'ai recommencé à manger et j'ai surtout
fait un pas immense dans ma vie : j'ai été voir un psy. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">J'aimais dire que j'étais ma
propre psy, que je n'avais besoin de personne, que mes cahiers faisaient
l'affaire, mais là, quelqu'un m'a dit "il faut te soigner". On a mis
un mot sur ce poids qui me foutait à Terre et je me souviens de la claque que
j'ai pris. J'ai brisé la promesse que je m'étais faite à 6 ans, de ne jamais
être triste au point de ne plus manger, comme maman. Je ne voulais pas que qui
que ce soit me voie aussi malheureuse, et j'avais brisé cette promesse. Et,
juste ça, ça m'a brisé un peu le coeur. Un tout petit peu. Juste assez pour
sentir le morceau tomber et foutre un peu de sang partout à l'intérieur.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Je me souviens que le 31 décembre
j'ai pleuré très fort. A ce moment là j'avais enfin conscience de tout ce qu'il
s'était passé et j'avais très hâte que cette année très noire s'achève. Cette
petite phrase que j'avais pu dire des mois avant avait tout changé, avait brisé
des vies, surtout la mienne. Je le savais. Mais je savais surtout que je
voulais que tout cela s'achève. Je voulais que l'on arrête de me briser.
J'étais même prête à faire renaître de pseudos-amitiés qui m'avaient également
foutues à Terre. (Et qui m'ont juste enterrées par la suite, mais soit. Je ne
suis pas un modèle quand il s'agit de faire de bons choix dans la vie.) </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">J'ai mis beaucoup de temps à me
relever. Beaucoup trop. Je ne saurais dire quand j'ai enfin réussi à tenir
debout sans béquille. A partir de là, dans mon cerveau, c'était pas la joie. Le
feu reprenait du service, et la fumée m'empêchait de voir la vie nettement. En
fait, à partir de là, j'ai plus vraiment été capable de vivre. J'avançais à
l'aveugle en priant pour ne pas chuter. Je trébuchais beaucoup trop, je vacillais,
Je faisais beaucoup de mauvais choix, comme ça, sur un coup de tête. C'était un
peu n'importe quoi et je ne le voyais même pas. Je pleurais beaucoup, beaucoup,
tout le temps, partout. Il y avait ce truc en moi, qui était toujours là, mais
qui se réveillait vraiment. Après, on a appelé ça "Hypersensibilité",
mais moi je sentais juste un poids supplémentaire, j'avais conscience que
c'était pas normal, ça ne l'avait jamais été, mais cette fois, je le savais. Je
ressentais les émotions beaucoup trop intensément, au lieu de m'effleurer, ça
me foutait une grosse baffe en pleine figure, ça me déstabilisait, je perdais
l'équilibre. Alors j'étais souvent par terre, et j'essayais de toutes mes
forces de me relever, de continuer le chemin. Et j'ai arrêté d'écrire. Ca s'est
fait tout seul. Mes mots se sont perdus, j'y arrivais plus. Comme s'ils étaient
bridés, ou comme si j'avais une profonde incapacité à sortir quelconque
émotion. Je crois juste que je ne savais même pas moi-même ce que je
ressentais. J'hésitais à tout, même à vivre. Les gens que j'aimais quittaient
ma vie petit à petit, ils me blessaient, ils partaient, c'était un peu dur,
mais j'accusais le coup. J'arrivais plus vraiment à rire comme avant, je le
sentais. J'aimais bien être toute seule, c'était chouette, j'avais pas à
expliquer pourquoi j'étais triste. J'avais plus vraiment à faire semblant
d'être heureuse. Avant, je disais que je jouais à faire semblant, sauf que
c'était plus un jeu, j'avais plus envie. Alors, je restais toute seule. Et
c'était bien, comme ça. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Puis, on m'a encore blessée. Pas
de la petite blessure, non, celle qui brise le coeur, à tel point que tu le
sens se briser en mille morceaux dans ta poitrine. C'est bête, parce qu'il
avait réussi à y reprendre sa place. Mais c'est comme ça. Ça devait arriver. A
force de jouer avec l'amour, il fini par exploser. Parce que notre amour, il
était comme ça, on allumait la mèche sans cesse en espérant qu'il n'explose
pas, jusqu'à ce qu'il me laisse là, seule avec mes morceaux de coeur, avec
toute ces miettes d'amour à ramasser. Il y avait toutes ces chansons qui
faisaient pleurer, et cette boule de larmes, constamment dans la gorge. Ou
était-ce de la rage ? Ça faisait mal parce qu'il m'avait relevée. Même s'il
avait un peu fuit, même s'il fuyait souvent, à vrai dire, il m'avait aidée à me
relever. Il était là, il me tenait la main, il me relevait quand je chutais, à
sa façon. Quand il était près de moi j'avais l'impression de vivre enfin. <st1:personname productid="La Terre" w:st="on">La Terre</st1:personname> pouvait s'arrêter de
tourner, ça allait, il était là. Il me faisait croire à toutes ces choses, et
moi je plongeais dans cet amour dégoulinant qui me rassurait un peu. Mais il
est parti. Comme ça. Et j'ai chuté, juste un temps, juste un peu. Au fond de moi
il y avait ce petit truc, une pointe d'espoir, je pense. Et une envie dévorante
d'apprendre à vivre enfin. Il est revenu, bien sur, mais moi j'avais appris à
aimer vivre. C'est bête, un peu. Il s'est encore passé des choses pas cool. Le
mois de juillet ne me réussi vraiment pas, et on m'a encore fait trébucher.
Sauf que quand on me fout à terre j'arrive pas à oublier. Mon cerveau
continuait à déconner et j'arrivais plus à avancer. Je stagnais avec cette
plaie béante et je crois que je m'en servais comme prétexte. Parce que c'était
plus facile d'en vouloir à quelqu'un que de m'en vouloir à moi-même. C'était
plus facile de mettre sur le dos d'une personne tout ce malheur immense que je
portais. Je crois que je cherchais juste un coupable, et qu'elle a pris cette
place. J'ai mis toute la colère de ma vie en elle. Je sais que j'ai été parfois
excessive, je sais que mon obsession n'a aucunement lieu d'être ou du moins,
pas aussi fort, pas comme ça, pas aussi longtemps. Mais il y avait cette fille
qui avait participé à ma mise à mort et la boule de rage a fini par exploser. ça
a tout emporté sur son passage, C'était plus fort que moi, la colère me
brouillait la vue. Et, encore une fois, j'ai pris la décision de me relever et
d'essayer d'avancer de toutes mes forces. Ça faisait encore plus mal, parce que
j'étais fragilisée, et que je n'étais plus la fille forte qui avance sans peur.
Je me prenais tout dans la figure, j'avais l'âme couverte de bleus, des coups
de la vie. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Alors, j'ai décidé de me tatouer
ce coeur sur le poignet. J'avais besoin de toujours me rappeler ce vide que
j'ai pu ressentir, j'avais besoin de toujours me souvenir pourquoi je suis
encore debout. J'avais besoin de pouvoir vivre même si mon coeur cessait de
battre. C'est pas grave, j'en ai un de secours. Il est là, sur ma peau, il me
rattrape. Il est pas en miettes, jamais. J'étais pas complète, j'avais changé,
on me le disait, on le sentait. Je n'étais plus moi. Je me plaisais dans le
virtuel, seule avec mon écran. Je rencontrais des gens fragiles que j'avais
envie d'aider, parce que j'étais incapable de m'aider moi-même.</span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Puis j'ai rencontré une nouvelle
psy. Une vraie, avec un grand bureau, avec une grande bibliothèque. J'avais
l'impression d'être plongée dans un roman vieux de plusieurs siècles. Je me
sentais bien. Elle m'aidait beaucoup, à faire le point, à y voir plus clair. Elle
m'a énormément aidée, le temps que ça a duré (c'est à dire, pas longtemps). Mais,
j'arrivais toujours pas à trouver les mots sur ce que je ressentais, c'était
juste un vide immense que je complais comme je le pouvais ; souvent, avec mes
obsessions. Jusqu'à ce que la docteur mette des mots dessus. Des mots pas très
chouettes, mais qui hantent, depuis : Névrose Obsessionnelle à tendance Dépressive,
Hypersensibilité. C'est pas très chouette mais ça permet d'y voir un peu plus
clair, et d'apprendre à gérer ça. C'est pas tous les jours facile, mais je
m'adapte. En fait, je crois qu'il faut simplement que je mette des mots sur mes
maux pour pouvoir vivre avec. Je crois que je l'avais déjà un peu compris.
Parler m'avait guérie une fois, pourquoi est-ce que ça ne me guérirait pas
définitivement ? Je ne savais pas vraiment comment ça marchait, mais je
comprenais que je vivais avec ça depuis très longtemps et que chaque coup de la
vie le nourrissait. Comme un petit animal, là, à l'intérieur, qui se nourrit de
mes peurs. Et des peurs, j'en ai beaucoup. Un peu trop. Des peurs un peu
incohérentes, sorties de nulle part, et déraisonnées. Et lui, il est content,
il grandit bien, dans son environnement, nourri, logé, tranquille. Et je lui en
fournis toujours plus en me laissant aller à ses envies. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Puis, un jour, je suis tombée sur
un texte, au détours des internet. <a href="https://www.blogger.com/(http://www.buffy-mars.net/2014/11/cest-quoi-un-trauma.html)" target="_blank">(C'est ici)</a> C'était tellement fort, tellement
puissant, ça a eu un impact immense sur tout ce que j'étais, et tout ce que je
vivais. Il y avait cette femme, là, qui avait su mettre des mots sur ce que je
vivais et c'était une claque, un coup au coeur. Cette femme-là, que je
connaissais à peine, et qui lisait en moi, qui me transperçait de cette façon. C'était
pas normal, c'était un sentiment tellement inconnu, les larmes sont montées et
n'ont pas cessé de couler. Y'avait cette fille là qui avait le cran de dire
tout ça alors que je n'osais même pas me l'avouer à moi-même. Elle avait les
réponses aux questions qui me hantaient. Elle avait à peine 20 ans et elle
avait bousculé un truc en moi. Il y avait ce nouveau mot qui expliquait tout et
qui me retournait. Trauma. Trauma. C'est même pas un beau mot. C'est nul à
prononcer. Aucune mélodie. Comme une scie qui fait son aller-retour dans tes
boyaux. Trauma. Et là, tu vois tout. Tu comprends. Et tu sais que tu l'as
nourris, tu sais que t'en es prisonnière. Je crois que c'est ce jour là que
j'ai décidé que c'était fini. Ca m'a pris quatre ans. Quatre années de
mauvaises décisions, de larmes, de vide, de larmes, de questions, et de larmes.
Sauf que dans la foulée, je suis tombée malade. Encore. Et que je me suis
laissée chuter. Encore. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Ces dernières années j'ai eu une
amitié très forte, très fusionnelle. Une de ces amitiés à qui tu ouvres ton âme,
tu offres tout. Dans un sens, je pense que j'en avais besoin. J'avais besoin de
plus fragile que moi, j'avais besoin d'un pilier. Mes meilleures amies sont
parties, elles avaient leurs job, leurs vies, leurs amis, et j'avais peur de
les étouffer avec ma peur de vivre. Alors, il y a eu cette personne. Elle est
arrivée comme une bouffée d'air, c'était entier, c'était sincère. Du moins, je
le pensais. Sauf que j'ai commencé à manquer d'air. Je n'étais plus moi, mais
je continuais à me donner toute entière. Je voyais que quelque chose clochais
mais je continuais d'en avoir besoin. Puis, j'ai commencé à avoir envie de
guérir, puis j'ai réalisé que j'étais emprisonnée dans une relation anxiogène. Je
l'ai pas tout de suite vu, bien sur, je le sentais, un peu. Puis, je suis
tombée malade. Puis, elle a voulu partir. Elle m'a laissée, comme ça, pour des
broutilles. Et la vérité c'est que j'ai eu très mal. Je me suis enfoncée dans
la morosité de mon quotidien. J'avais pas de boulot, aucune envie d'avancer, et
cette douleur qui me prenait le bide, et elle est partie, en me laissant vide. Petit
à petit, j'étais devenue ce fantôme. A force de prendre des morceaux de moi,
j'étais vide. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">A ce moment de ma vie, j'avais
besoin d'air. Je ne faisais rien, ne voulais rien, j'avais besoin de faire le
point. Après le texte, après ce mot, j'ai ressenti le besoin très profond de me
retrouver. de savoir pour quelle raison exactement j'étais encore debout. Pour
quelle raison la vie me faisait endurer tout ça. C'est pas vraiment humain, en
fait. Ce vide là, il m'a étouffée, d'un coup, je ne pouvais plus respirer. Je
suis restée à terre un temps, à nouveau. Moins longtemps. Et, je ne sais pas,
la maladie, ou autre chose, l'approche de mes 25 ans peut-être, j'ai eu un
besoin profond de continuer ce cheminement de recherche de moi-même. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<u><span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Cette année, tout a changé. </span></u></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">J'ai décidé de changer mes
habitudes, de changer ma vie. Plus je me voyais me morfondre plus je comprenais
que ces dernières années je me suis laissée sombrer. Pour moi, l'automne 2010
était très loin, alors qu'il était encore là, il me hantait. Et pas que ça,
toute ma vie m'est revenue en pleine face. J'ai compris que c'était pas normal
qu'un enfant vive toutes ces choses, j'ai compris que je m'étais fait beaucoup
de mal, et j'ai compris qu'il ne tenait qu'à moi de changer tout ça. J'avais
deux possibilités : continuer de sombrer, jusqu'à tout perdre, ou reprendre ma
vie en main, et décider de mon bonheur. Puis, cette phrase m'est revenue. Une
phrase qui se trouve sur une carte postale que maman m'a donné un jour, enfant.
Une de sa collection. "A Felicidade nao se encontra, constroi-se".
Ton bonheur, c'est toi qui le construis. Personne d'autre. C'est de toi qu'il
dépend, de tes choix, de ton état d'esprit. Certaines personnes partent de ta
vie, c'est un fait. Elles laissent des traces, bonnes ou mauvaises. Certaines
personnes apparaissent. Suivent ce chemin, un peu, avec toi. Rien n'arrive par
hasard. Rien. Enfin, non. C'est idiot de ma part de dire ces choses là, presque
paradoxal. Parce qu'en toute honnêteté, quel est le but de vivre ces choses là
? S'il faut une explication à tout, si réellement rien n'arrive par hasard,
qu'est ce que la vie veut m'offrir, avec ça ? Des épreuves ? 25 années
d'épreuves ? Moyen. Mais, admettons. Rien n'arrive par hasard. Chaque décision,
chaque événement, chaque départ, chaque mot. Je me suis aperçue qu'en essayant
de voir les choses du bon côté, en essayant de positiver, il pouvait arriver de
belles choses. C'est dur. La douleur me prend les tripes. Je peine à avancer. Parfois,
même, je me demande si mon corps ne cherche pas à me rappeler ce trauma, juste
quand j'essaye d'avancer enfin. Tiens, souviens-toi, comme tu as mal. Tiens,
des images. C'est ça, le pire. Les images. Parce que la vérité, la vraie, c'est
que la douleur me déconcentre sans arrêt. C'est là que j'ai réalisé que je
faisais continuellement preuve d'une concentration extrême pour oublier. Mais
que la petite boîte, elle est toujours là, quelque part, tu vois. Et lui, il
est là, tendre, amoureux, il pose ses mains sur moi, et y'a ces images qui
occupent toute ma tête. Il suffit d'une petite douleur, et tout vacille. ça
prend toute la place. Alors je ferme les yeux très fort, et ça part. Alors,
souvent, je me demande. Est-ce que c'est ça ? Est-ce que c'est mon corps qui
tient absolument à se souvenir ? Mais, pourquoi ? Dans quel but ? C'est
vraiment une obligation, la souffrance ? Mais, la douleur, elle est là pour de
vrai, je l'invente pas. Parfois, je ne peux même pas marcher, rien, c'est pour
de vrai. Tout est vrai, mais j'essaye quand même de la taire, de la calmer, de
l'enfermer, elle aussi, dans une petite boîte. Je fais semblant de pas avoir
mal, et j'essaye de l'oublier. Et, parfois, ça marche. C'est comme si ça
n'avait jamais existé mais c'est toujours là. Alors, je viens à douter. Et je
réalise que c'est comme ça pour tout. La douleur est là, mais je fais semblant
tellement fort que c'est comme si ça n'existait pas, et je me demande : est-ce
que c'est vrai ? Et je vois cette femme vivre avec ses douleurs, les assumer,
en parler, et je suis admirative de sa force, elle m'inspire, vraiment, fort. et
je me dis : Tu n'as pas à faire semblant, c'est en toi, ça t'a forgée, tu sais.
T'as pas à faire comme si ça n'existait pas. Alors, d'accord, j'accepte. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Cette année, je me suis mise au
sport, j'ai accepté mon corps. C'était une victoire immense. J'ai appris à
m'aimer. Et je pense que rien que ça, c'est un pas immense. Ce corps blessé, abîmé,
je peux quand même l'aimer. Me regarder dans le miroir et ne plus voir la
gamine apeurée. Ne plus voir l'ado en larmes, les doigts dans la gorge. La
pauvre conne décharnée qui ne s'alimente plus. Je me regarde dans le miroir et
j'ai une fierté immense du chemin que mon corps a parcouru. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Cette année, j'ai appris à
positiver. A me dire que mon bonheur dépend de mon état d'esprit. J'ai appris,
donc, à avoir un état d'esprit adéquat. A sourire chaque jour un peu. J'ai
appris à dire de belles choses aux gens, et je me suis rendue compte que je
pouvais avoir une petite influence sur eux. On me dit souvent, en tout cas, que
je les fais sourire. On me dit qu'on m'aime et mon coeur s'emballe. On m'aime.
C'est énorme parce que toutes ces années je me demandais comment on pouvait
m'aimer, comment on pouvait supporter mes états d'âmes, mes larmes et mes
névroses. Je me suis rendue compte que mes meilleures amies avaient été là,
présentes, pour moi, chaque jour depuis 10 ans. Elles ont tout vécu, elles ont
pardonné, elles m'ont tenu la main, elles ont été près de moi même à distance
et je donnerais tout ce que j'ai au monde pour les remercier d'avoir été mes
véritables piliers. Cette année j'ai appris à aimer pour de vrai, mais aussi à
me détacher. Il y a eu beaucoup de cris, beaucoup de larmes, beaucoup de fins. Mais
c'est pas grave, c'est comme ça. Si une personne ne souhaite plus faire partie
de ta vie, c'est qu'elle ne mérite pas d'en faire partie. J'ai pas à regretter
quoi que ce soit, je suis aimée, et c'est pas pour rien. J'ai beaucoup appris.
Vraiment. Je sais que c'est pas fini, je sais que j'ai beaucoup de chemin à
faire, mais je sais qu'il y a eu un truc. Un petit quelque chose. Je ne saurais
mettre de mot dessus, mais quelque chose a changé. Comme si j'étais prête à
avancer, enfin. J'ai plus peur. Ce qui m'a le plus frappée, c'est que j'ai plus
peur d'être maman. Je ne comprenais pas, avant, comment réussir à l'être dans
un monde où l'on peut briser la vie d'un enfant. Puis j'ai compris que j'avais
ça en moi. Quoi qu'il arrive, je suis debout, j'ai cette capacité incroyable à
me relever de tout, même si ça prend du temps, alors je saurais protéger un
bébé, même deux, même trois. Je sais que je saurais le faire grandir sans qu'il
ne soit brisé. J'en ai l'intime conviction. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Alors, c'est encore dur, j'ai
encore mal, souvent. J'ai encore la scie dans les entrailles, je pleure encore
très souvent. Mais j'ai décidé que c'était pas grave, que je pouvais en faire
une force. Mon Hypersensibilité, au fond, c'est un don. J'en ai fais un don,
plutôt que de le vivre comme une plaie. C'est pas grave de pleurer, c'est pas
grave de tout vivre trop fort, au moins, je le vis. Je ne me contente plus de
me battre pour exister, non. J'ai appris à vivre. J'ai encore beaucoup de
chemin, beaucoup de travail je le sais. J'ai toujours ces images, j'ai toujours
peur de dormir la nuit, j'ai toujours ces douleurs physiques. J'ai toujours ces
images troubles, ces moments de néant. J'ai toujours ce blocage, cette
incapacité profonde à mettre des mots sur tout ce que je ressens, sur ce que
j'ai ressenti. J'ai un réel blocage quand à ce passé un peu trop difficile
alors que je dois y mettre des mots. Je reste à demi-mot. J'ai toujours cette
gamine de 8 ans apeurée au fond de moi. Je crois que j'ai juste décidé de ne plus
perdre une seule journée. J'en perds assez. J'en ai trop perdu. J'ai besoin de
vivre. Oui. Voilà. Besoin. Je réapprends tout de nouveau, c'est un travail de chaque jour, mais ça en vaut la peine. </span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">On ne perd jamais de temps à vivre. </span><br />
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></div>
Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/16092962453875660022noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-3875334464680722421.post-53596700399825805802015-09-17T20:49:00.000+02:002016-07-20T15:06:24.806+02:00Dear me, <span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span>
<br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Coucou toi. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;">T'as 15 ans, et je vais te dire des trucs pas trop cool. Prépare-toi. Non, non, pose ce paquet de chips. Je t'assuuuuure que tu n'en as pas besoin. Vraiment. </span></div>
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span>
<br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Tu viens d'avoir 15 ans, et tu crois tout connaître de la vie. Tu ris beaucoup, tu parles fort. Tu termines le collège et je ne sais que trop bien à quel point ça a été difficile jusqu'à présent. La vie est pas cool avec toi. Mais sache que ta vie va radicalement changer. Totalement. J'ai pas envie de te prévenir, j'ai pas spécialement envie de changer quoi que ce soit parce que si tu dois retenir une chose c'est que chacune de ces épreuves t'a énormément apporté. Mais j'ai envie de te rassurer un peu, quand même. Parce qu'il y a quand même deux trois petits regrets qui persistent encore aujourd'hui. </span></div>
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"></span><br />
<a name='more'></a><span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span>
<br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Tu as 15 ans, et tu es amoureuse. Tu as toujours été amoureuse. Profondément. Tu penses qu'il est l'homme de ta vie, que la distance c'est nul, tu t'amouraches. Sache qu'il va te faire mal. N'abandonne pas ce sentiment, il va t'aider parfois. Mais non, c'est pas lui l'homme de ta vie, tu vas encore pleurer. Beaucoup. Mais sois gentille avec tes amies, ne les bassines pas avec lui. Tu vas les gonfler et elles vont te mentir pour que tu redescendes un peu, petite conne agaçante que tu peux être parfois. Sache qu'on n'oublie jamais un premier amour, mais qu'on ne fait pas sa vie avec. Ne regrette rien. Oh, et, quand tu rencontreras le bon, tu l'oublieras. Mais ça prendra du temps, alors tâche de pas blesser le nouveau. Il va mal le vivre. Alors fais attention.</span><br />
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Tu as 15 ans et tu quittes le collège, tu as ton brevet, tu ne sais toujours pas ce que tu veux faire de ta vie, et sache que tu ne sauras pas de suite. En fait, à l'heure où je t'écris, je ne sais toujours pas. Enfin, je sais un petit peu, mais on y reviendra plus tard si tu veux bien. Tu vois la blondinette à côté de toi ? Elle va rester à côté de toi un bon moment. Et au lycée, vous allez rencontrer deux autres filles. Elles vont devenir les femmes les plus importantes de ta vie. Il va y avoir des cris, des larmes, en même temps je te l'ai dis, tu es une petite conne, et le fait que tu sois abîmée par la vie ne justifie rien, alors redescends sur terre. Il va avoir des moments plus bas, mais sache que ça ne dure jamais, et que ta vie sans elle restera, dans 10 ans encore, impensable. D'ailleurs, si tu en as l'occasion, mets de l'argent de côté. N'attends pas 10 ans pour partir avec elles. Ne leur mens pas, ne leur cache rien. Tu verras qu'elles seront là à chaque épreuve, chaque rire, chaque moment fort. Elles seront là quand tu aura envie de tout abandonner. Elles te relèveront. Aime les inconditionnellement, elles te le rendront.</span></div>
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span>
<br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Tu vas faire un Bac L. Désolée de te décevoir. Oui, tu aurais dû faire S, mais au final c'est pas si grave. Tu vas vivre des moments forts. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Fais attention à toi, les moments durs, ils sont pas finis. Tu vas encore supporter les railleries, les insultes, les moqueries. Tu pleureras après les cours, tu te cacheras. Ignore-les. Tu oublieras, cette partie de ta vie partira de ta mémoire toute seule. Tu devras rester seule souvent, même après, quand tu feras un BTS (oui, désolée. S'il est encore temps, je te prie de continuer des études en fac, de trouver un cursus un peu plus adapté, parce que ce truc, tu vas le HAÏR.) Tu resteras seule, disais-je. Tu auras envie de tout abandonner. Mais, tu es forte. Je me demande aujourd'hui encore comment tu parviens à supporter tout ça. Je me demande aujourd'hui où tu puises cette force. Garde ça en toi. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Tu es une petite conne. Je tiens à te le dire. Je te préviens, plutôt. Il n'est pas utile de t'inventer des histoires. Tout ça ne te sert à rien. Sois juste TOI. Je te comprends, aujourd'hui. Tu prends beaucoup de poids, et sache que ce n,'est pas fini. Tu n'as pas confiance en toi, tu souffres chaque jour que Dieu fait, en silence, mais il est inutile d'inventer des vies qui n'existent pas. J'exagère, forcément, mais n'essaye pas d'être celle que tu n'es pas. Tu verras, lorsque tu t'autorisera à être toi, tu y gagneras énormément. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;">J'ai l'impression de te dire beaucoup de choses négatives, pardon. Mais tu vas beaucoup pleurer, c'est un fait. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Un jour, tu vas oser parler. Tu n'auras pas vraiment le choix. Tu sais de quoi je parle. J'ai envie de passer ce moment sous silence. Parce qu'à l'écrire j'ai déjà envie de pleurer. Mais sache que ta vie va changer. Que tu vas changer. Aujourd'hui tu es la fille à secrets, tu gardes ça en toi, tu y trouves une certaine satisfaction. Oui, tu es forte. Tu es un modèle de courage. Garde ce courage en toi, je t'en prie. Ne baisse jamais les bras. Ne craque jamais. Quoi qu'il arrive, bats toi. Fais confiance à l'Univers, le Karma, c'est un truc assez cool qui fait payer les gens, fais lui confiance. Aujourd'hui tu oublies, mais lorsque tu commencera à parler, ça va remonter, comme une ombre qui te suit en permanence. Il y aura ce morceau de toi, comme une partie déchirée, arrachée. Tu vas te poser énormément de questions sur toi, tu vas te renfermer, tu vas devenir solitaire. Mais tu vas découvrir que tu n'es pas seule, que des filles ont survécu et se battent, tu vas réaliser que ce n'est pas ta faute et que tu peux assumer cette partie de toi. Non, c'est pas cool, mais ça fait de toi qui tu es. Y'a aucun bon côté à voir, tu aura toujours envie de crever rien qu'à y repenser. Mais reste toujours fière de ce que tu es. Reste fière, tu es debout. Tu avances. S'il te plait, n'attend pas avant de voir un psy. Quand tes amis te disent d'y aller, VAS-Y. Je sais que tu n'y crois pas, que tu crois être la seule personne capable de te maintenir debout, mais tu verras que non. Sauve-toi. Sois forte. </span><br />
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Tu vas rencontrer un homme fantastique, qui t'aimera avec toutes tes imperfections. Tu crois que c'est impossible, mais vous allez vivre ensemble, vous fiancer. Aime-le. Il va te faire souffrir mais sache que tu sauras te battre pour lui. (D'ailleurs, oui, tu aura raison, cette fille que tu soupçonnes vouloir te détruire, elle va y arriver. Elle va te foutre à terre. Agis avant qu'elle te brise. Et, au pire, grâce à elle tu vas rencontrer des personnes fantastiques.) Tu auras l'intime conviction qu'il est l'homme de ta vie, que ta vie sans lui est impossible. C'est vrai. Peut-être que je me trompe, mais sache que la vie est bien plus belle quand on a confiance, quand on se bat, quand on n'a pas peur de ce qui arrive. Cet homme, aujourd'hui encore, est ton pilier. Sache qu'il va te sauver. Littéralement parlant. Sois douce, sois aimante, sois toi-même. Il t'aime. Fous toi ça dans le crâne. Ne le fais pas fuir. Mais sache quand même que chacune des épreuves que vous traverserez sera bénéfique, à terme. </span><br />
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Tu vas devenir une femme forte. Tu crois que tu es fragile, mais tout ce que tu vas traverser va forger une femme courageuse. Une guerrière. J'ai envie de te dire un peu de positif, quand même. On va te juger sur ton attachement au virtuel, n'écoute rien. Tu vas rencontrer des personnes formidables qui vont t'apporter énormément. Tu vas grandir, vraiment. C'est bête de dire ça aujourd'hui, tu ne comprends pas tout ce que je dis. Mais reste fière de ce que tu es, fais confiance à ton intuition, tu verras qu'elle ne se trompe jamais. Ton seul problème est que tu t'attaches trop, trop vite, trop fort, aux mauvaises personnes, souvent. Aies confiance en toi. Apprends à te détacher, un peu. Tu y arriveras, oui, mais tard, et tu vas avoir mal, souvent. Tu vas rencontrer des gens qui vont te blesser, qui traverseront ta vie et te déchireront. Vois toujours le positif, ces personnes t'apporteront quelque chose, au fond. N'oublie pas une chose : chaque personne que tu croises, chaque lieu où tu travailles, chaque décision que tu prends a une finalité. Rien n'arrive par hasard. Je sais, c'est facile de dire ça. Tu peux te foutre de moi. Comment ça, rien n'arrive par hasard, hein ? Non, ce que tu as vécu n'est pas juste, ce que tu vas vivre encore. Quel est le but ? C'est quoi, cette putain de finalité ? Sache que tu ne trouvera pas la réponse, mais tu sera en voie de trouver la paix. </span><br />
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Tu sera encore malade, tu pleurera beaucoup, on te jugera là dessus. Assume-toi. Ton hypersensibilité est un don du Ciel, tes maladies font de toi une femme encore plus courageuse. Assume tout. </span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br />Sois positive, quoi qu'il arrive. Tu peux faire de grandes choses. Aie juste le courage de t'assumer, et de t'aimer. Un jour, tu seras capable de beaucoup. Tu n'en as juste pas conscience, forcément. Fais de bonnes choses, fais toi confiance, ne recule jamais. Bats toi, pour tout, quoi qu'il arrive. Ne te laisses pas sombrer. Jamais. Tu vas faire des erreurs bien sur, mais ne regrette rien. Les erreurs sont des enseignements. Tu vas voir des gens partir de ta vie, des personnes que tu aimes, mais n'oublie pas que rien n'arrive par hasard. Si une personne part de ta vie, c'est qu'elle ne souhaite pas en faire partie, alors ne regrette rien. Pardonne, avant de t'enfoncer dans ton obsession. Avance. Tu verras qu'il y a toujours quelqu'un pour te tenir la main. Sois juste égale à toi-même, sois sincère, sois aimante. La vie te sourira, vraiment. Même lorsque tu n'auras qu'une envie, en finir. </span><br />
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;">N'oublie pas : tu as survécu, tu es une guerrière. Vis. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br />Je devrais tout effacer, et juste te dire ça, en fait. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Aujourd'hui, tu as 25 ans. Sache qu'à 25 ans, on ne sait pas tout de la vie, on continue d'apprendre, on continue de souffrir. Mais sache surtout que tu as beaucoup grandit, et que tu peux être fière de ce que tu as traversé, de ce que tu es devenue. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></div>
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<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></div>
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<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></div>
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<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></div>
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<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></div>
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<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></div>
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<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></div>
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<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></div>
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<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></div>
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<span style="font-family: "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></div>
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Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/16092962453875660022noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-3875334464680722421.post-2157828202404741822015-07-14T15:53:00.001+02:002015-07-16T12:52:20.722+02:00Fall in love with taking care of yourself. Mind. Body. Spirit.<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;">J'ai toujours eu une relation très conflictuelle avec mon corps. Au delà des maladies qui me donnaient l'impression de ne pas toujours être capable de maîtriser ce corps, comme si j'en étais étrangère, j'ai surtout toujours eu l'impression que ce corps dans lequel je vivais ne me correspondait pas.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<b><span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;">Commençons par un "petit" historique. </span></b></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;"><br /></span></div>
<br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;">Enfant déjà, j'avais ce profond sentiment. Comme si j'étais de trop dans mon propre corps. J'ai jamais vraiment su mettre de mots là dessus. Comme si mon âme avançait dans l'espace en étant obligée de traîner ce corps comme un boulet. C'est pas le genre de choses qu'une enfant doit penser, pas vrai ? En ce temps là, beaucoup de choses sont arrivées d'un coup, la maladie, le trauma et même la dépression. J'étais une enfant blessée, j'étais une enfant déchirée. J'étais une enfant qui ne savais pas comment gérer ce corps meurtri. Puis, ma petite sœur est arrivée. J'avais un être à aimer inconditionnellement. Plus que moi-même. Il y avait ce bébé dans ma vie et toute mon existence a pris un autre sens. Je la prenais dans mes bras et je comprenais que j'étais sur Terre pour la protéger, que mon corps existait pour la tenir aussi fort. Puis, presque en même temps, on m'a aimée. Est-ce que vous vous souvenez de la première fois où on a posé un regard amoureux sur vous ? Il était mon premier amour. J'étais une enfant mais quand il me prenait dans ses bras j'étais la fille la plus heureuse du monde. Et dans ma tête toutes les blessures disparaissaient. J'avais juste envie d'être une enfant, d'avancer, de grandir comme tout le monde. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;">Mais voilà, c'était impossible. Je déménageais beaucoup, j'étais jamais vraiment une personne à part entière. J'étais "le vampire", "perruque", la copine de, "l'intello", la fille qui lit son bouquin toute seule, qui était tout le temps malade. Mon corps a repris le contrôle. Je maîtrisais plus rien, et je commençais à prendre du poids. Un peu, mais suffisamment pour me comparer à mes copines. Tu entres dans l'adolescence, tout change, et faut avouer que tu comprends pas grand chose. Aaahhh, le collège.. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;">Eté 2004, je ne sais pas trop ce qu'il se passe, deux tailles de soutien-gorge en plus. Les hanches qui se dessinent. Merde, j'étais pas prête. Et, visiblement, ça se voyait beaucoup. Dans ma classe on ne parlait que de ça. J'ai tout entendu "Tu t'es fais opérer ou quoi ?" "J'suis sure elle les a mis dans l'eau chaude pour réactiver la circulation et ça a grossit !" Jusqu'à ce qu'on me demande de toucher dans les vestiaires pour vérifier si c'était des vrais. Oui. A 14 ans. J'étais un peu contente parce que je plaisais enfin. A l'époque je réalisais pas que c'était pour de mauvaises raisons. L'année là j'ai découvert le fitness. Comme une révélation. Je comprenais que je pouvais travailler pour avoir le corps que je voulais. J'aimais bien cette sensation, les muscles qui travaillent. Moi qui détestais le sport, je découvrais une nouvelle sensation. Eté 2005, j'osais montrer mon ventre, il faut l'avouer, je me plaisais. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;">Sauf que, j'ai pas très bien compris comment, ni pourquoi, cet été là, tout a changé. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;">Eté 2005, donc, j'ai perdu pied. La nourriture était ma nouvelle obsession. Je passais des nuits entières cachée à pleurer en vidant les placards. Ça a commencé doucement et puis de plus en plus. J'ai pris 10kg. Sans prévenir, comme ça. Je mettais pas de mots dessus à l'époque parce que je le cachais. Mais, 10 ans après, on peut clairement parler de boulimie. Comme bien des adolescentes, j'ai sombré dans les TCA. Personne était au courant. Tu parles, c'est pas le genre de truc que tu assumes au grand jour. Mes meilleures amies étaient trois filles très minces et, forcément, je me comparais. J'me voyais comme la petite grosse du lot. Ça arrangeait pas vraiment le truc. Plus le temps passait plus je me sentais mal dans ma peau, tout en essayant de me convaincre du contraire. Tu connais la fille qui se persuade qu'elle n'a pas pris de poids et qui porte des vêtements trop petits ? C'était moi. Et autour de moi, on m'aidait pas vraiment. Jusqu'au fameux 'Je ne sais même pas comment tu arrives à te regarder encore dans le miroir.' Bam. La baffe. Prends toi ça dans la gueule.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjTb-uhf-V88XZCkETfWWCDZjUtQuXgqP9FPUVYYvMDAjFjkMUYTe0dyYAu1haNLQDbSnI88o4OEl4nsRdbi41m8VJFKon7kOweznS0hcaHKqqS6zgA39mx6blC7sKszJ4-sRJM96Rt4fu_/s1600/28513_1466483503015_7361919_n.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;"></span></a><span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;">Puis, l'homme est arrivé dans ma vie. Il m'aimait moi, avec mes kilos en trop, avec mes cheveux de playmobil, avec mes dents de travers, avec mes défauts. Sauf que moi, je continuais de prendre du poids et je me sentais de plus en plus mal. Alors il essayait de m'aider, de me confronter à mon corps nu. Comme dans cette émission à la télé, qu'est ce que tu aimes chez toi ? hm. Difficile. Mais, au moins, la boulimie était partie. Enfin.. Elle a vite été remplacée. Peu après, je suis retombée malade. Et j'ai arrêté de manger. Comme ça. J'ai perdu 20 kilos. Automne 2010, tout changeait à nouveau. C'est assez cyclique chez moi, vous en conviendrez. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;"><br /></span></div>
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<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;"><br /></span></div>
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<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;"><br /></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjTb-uhf-V88XZCkETfWWCDZjUtQuXgqP9FPUVYYvMDAjFjkMUYTe0dyYAu1haNLQDbSnI88o4OEl4nsRdbi41m8VJFKon7kOweznS0hcaHKqqS6zgA39mx6blC7sKszJ4-sRJM96Rt4fu_/s1600/28513_1466483503015_7361919_n.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjTb-uhf-V88XZCkETfWWCDZjUtQuXgqP9FPUVYYvMDAjFjkMUYTe0dyYAu1haNLQDbSnI88o4OEl4nsRdbi41m8VJFKon7kOweznS0hcaHKqqS6zgA39mx6blC7sKszJ4-sRJM96Rt4fu_/s400/28513_1466483503015_7361919_n.jpg" width="297" /></a></div>
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<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;"><br /></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
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<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;"><br /></span></div>
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<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;"><br /></span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: x-small;"><i>(2009-2010)</i></span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;"><br /></span></div>
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</div>
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<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;"><br /></span></div>
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</div>
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<b><span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;"><br /></span></b></div>
<div style="text-align: justify;">
<b><span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;">C'est là que tout commence. </span></b></div>
<div style="text-align: justify;">
<b><span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;"><br /></span></b></div>
<div style="text-align: justify;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg8czZtV7dZYr8JbFE8cCgjQx-5YoSrHzjijvH31Tk0pw3YTkhtHXzELfRICfVJsBDa2LPygfA6ASBGIvOVW4H_ZC018VyjnXpJDrzqjStoYLs1xJnwmXdTI4CYPgNN1GrJcJprxEF2ylet/s1600/34868_1518545764539_710939_n.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;"></span></a><span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;">Cette année là, j'ai mis des mots sur tout ça. Le trauma, la maladie, les mauvais traitements que je m'infligeais. J'ai pris conscience de ce sentiment que je ressentais depuis plus de 10 ans, sans toutefois le comprendre vraiment. Il aura fallu que je tombe très très bas pour pouvoir me relever. Autour de moi, on me disait que je m'envolais, que j'avais trop perdu, que je devais faire attention. Je me suis fait opérer de la poitrine, aussi, je prenais un peu le contrôle je crois. Cette année là j'ai commencé à me débarrasser de toutes ces choses qui me foutaient à terre. Mon poids, ma poitrine, mes cauchemars. Enfin, j'essayais. Maladroitement. Et je me suis noyée dans tout ça. Lorsque j'ai recommencé à manger j'ai repris beaucoup de poids et mes obsessions revenaient. Je pouvais me peser tous les jours, plusieurs fois par jour. Manger puis me priver. Je pense que j'étais un peu paumée. Je voulais comprendre comment m'aimer enfin. J'avais besoin de savoir ce que l'on ressent quand on aime son reflet dans le miroir. Mais je n'avais pas encore compris que pour aimer son corps, pour faire la paix avec lui, il fallait déjà être en paix soi-même. J'étais torturée, j'étais blessée. Et j'ai recommencé à perdre beaucoup de poids. Je travaillais dans un restaurant, je me tuais au travail, je mangeais deux fois par jour, l'adrénaline me donnait ce qu'il me manquait. Et au final, c'était encore pas moi. J'avais perdu beaucoup trop de poids, l'amoureux lui-même me disait que ça ne m'allait pas, ça allait pas. Je crois que la vraie baffe, elle était là.<br /><br /><b>C'est là que j'ai commencé à me soigner. </b></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<b><span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;"><br /></span></b></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;">J'ai décidé de suivre une psychanalyse. Voilà. Rien que ça. Je me suis beaucoup interrogée sur moi-même, sur mes noirceurs, j'ai relu mes carnets. Au final, j'ai réalisé que depuis toujours j'avais ce vide en moi. J'avais ce besoin viscéral de me donner une consistance. D'exister. La nourriture me donnait un poids dans le bide, ce poids qui me faisait me sentir en vie. Je m'étais habituée à la maladie, même à la migraine. Parce que quand j'avais mal, j'existais.<br />Et là, je vais y mettre les mots, parce que la vérité est là, et qu'il n'est nul besoin de le cacher. Au final, Mon corps ne m'appartenait plus vraiment. Je pense que j'ai eu besoin de le maltraiter pour le récupérer. Sentir que j'en étais maîtresse. Il m'appartient, à moi. J'en fais ce que je veux. Si j'ai envie de le blesser, c'est moi qui le décide. Enfant, on m'a arraché ce droit, j'avais besoin de le récupérer, du moins inconsciemment. Je me faisais souffrir parce qu'ainsi, ce n'était pas les autres qui me bousillaient. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;">Quand j'ai commencé à stagner niveau poids, j'ai réalisé que je me sentais bien. J'ai pesé 74kg, puis 53, puis 62, puis 51, puis 57, et là j'ai pas compris. J'avais repris du poids mais je me sentais enfin bien. J'ai réalisé que mon corps était fait ainsi, j'ai des fesses, j'ai des hanches et c'est ça qui me va. C'est pas en perdant beaucoup de poids que je serai enfin bien. Je ne vais pas vous mentir, mes obsessions sont endormies, mais elles sont là. C'est comme ça. Je n'ai jamais fini de soigner ma névrose, je l'ai simplement endormie. Et quand je m'approche des 60kg, elle se réveille. Elle voit le chiffre sur la balance et c'est comme un radio-réveil en volume maximum, elle sursaute, elle est là. Mais cette fois, j'ai pris le contrôle. J'ai commencé à faire du sport. C'était comme une révélation. Je voyais l'homme avec ses trois training/semaine et j'ai fais pareil. J'ai découvert une nouvelle facette de moi-même. C'est comme ça que j'ai appris à prendre le contrôle de mon propre corps, pas uniquement au niveau physique mais également au niveau mental. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<b><span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;">J'ai appris ce que signifie l'adage "Un esprit sain dans un corps sain".</span></b></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;">En toute honnêteté, le travail mental est le plus difficile, particulièrement chez moi. J'ai des cicatrices à l'âme, des hématomes irrésorbables. J'ai 25 ans mais je reste cette enfant déchirée, cette gamine qui a peur de dormir. Je sais que j'ai encore énormément de travail et qu'il ne se fera pas tout seul. Pourtant, j'avance. J'apprends à me libérer un peu, à ne plus être mon propre bourreau. J'apprends être heureuse. J'apprends à vivre pour moi. Et j'apprends même à être fière de moi. Et surtout, doucement, j'apprends à m'appliquer à moi-même ces grands principes de vie que je n'ai de cesse de répéter à qui veut l'entendre. Comme Camille aime me dire : "Tu veux aider les autres mais t'es pas capable de t'aider toi-même". Ou quelque chose comme ça. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;">Un corps, t'en as qu'un. Tu nais avec, tu meurs avec. Il traverse différentes modes, des décennies, des critiques, des jugements, des maladies, mais lui, il reste toujours là. Alors il faut l'aimer. Il faut apprendre à vivre avec. Si une chose ne te plait pas, fais en sorte de l'aimer. Je vais pas faire l'hypocrite, on a toutes des complexes, on déteste toutes quelque chose. Et bien.. Il suffit de travailler dessus. J'ai pas appris à m'accepter avec 20kilos de plus, je me suis acceptée parce que j'avais enfin lutté contre ce complexe. J'ai pas appris à accepter ma poitrine, je l'ai retirée. Point. Un corps, t'en as qu'un, tu te dois de l'aimer. Tu dois t'aimer avant même d'accepter que l'on t'aime. Tu dois t'aimer parce que tu dois être en paix avec toi-même. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;">Mais tu apprends à t'aimer lorsque tu cesses de te comparer aux autres. Je sais que c'est facile à dire. Y'a plein de photos de filles super jolies, fines, avec des gros seins, maquillées retouchées et bla bla bla, et si j'étais comme ça et si j'arrêtais de manger.. Et si au lieu de ça, j'étais ma propre rivale ? Et si je me contentais de me comparer à moi-même ? Voilà. C'est tout. J'ai commencé à me comparer à moi-même, à ces photos de moi où je me détestais, Quand je finis une séance où je me suis surpassée, dépassée, je me sens bien. Apaisée. Et c'est tout. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;"><br /></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;">J'ai maltraité mon corps pendant plus de 10 ans, je l'ai gavé, privé, blessé. Et aujourd'hui j'ai simplement décidé d'en prendre soin. Il l'a mérité, il a flanché bien trop souvent et il me le fait payer. Je suis malade, je le sais, c'est comme ça. Je ne sais même pas si ça s'arrêtera un jour, mais c'est pas grave. J'apprivoise mon corps, je le chouchoute, je l'aime. Voilà c'est dit. Je l'aime. Et je le dis, je le montre. Quitte à paraître narcissique. Et puis au pire, où est le problème ? J'ai décidé d'aimer ce corps meurtri, endolori, avec ses cicatrices et ses fantômes. J'ai décidé d'aimer ce corps parce que j'ai travaillé pour qu'il ressemble le plus à moi. Aujourd'hui, j'ai 25 ans et je ne traîne plus ce corps comme un boulet, j'avance avec lui, fièrement. Je ne le cache plus par peur qu'on le regarde, qu'on l'agresse, qu'on le juge. Je m'en fiche. Si j'ai envie de le montrer, c'est que j'en suis fière. Et c'est plus aux autres d'en décider autrement. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;"><br /></span></div>
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhIjHb4QzpMyh6-Zco_QSIt3Hn5kptLcHJBivjlcnISqet3P6dJN36U6bngasRlnH6j5K_npW8whl-rekEscwVvxaJX9TtRgNk6DgudohpdxTn2Kxyemq3DhgM6-J3HtXuzluAv470oUTTH/s1600/IMG_0464.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhIjHb4QzpMyh6-Zco_QSIt3Hn5kptLcHJBivjlcnISqet3P6dJN36U6bngasRlnH6j5K_npW8whl-rekEscwVvxaJX9TtRgNk6DgudohpdxTn2Kxyemq3DhgM6-J3HtXuzluAv470oUTTH/s320/IMG_0464.JPG" width="240" /></a><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgkIrMr_ZcA5ofzr4SdWHDrzxql9631peL88yKun50xOxbNw4BW-fMV7wTjB_TxqMnEvIVo4AIRPVLG-PvTiWOegWQvNQuJRBT6xekDudthWJHVOgq7pUmBO1yi1sO8uQPT5APW2j4LF3z_/s1600/IMG_9560.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgkIrMr_ZcA5ofzr4SdWHDrzxql9631peL88yKun50xOxbNw4BW-fMV7wTjB_TxqMnEvIVo4AIRPVLG-PvTiWOegWQvNQuJRBT6xekDudthWJHVOgq7pUmBO1yi1sO8uQPT5APW2j4LF3z_/s320/IMG_9560.JPG" width="240" /></a></span></div>
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<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Helvetica Neue, Arial, Helvetica, sans-serif;"><br /></span></div>
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Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/16092962453875660022noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-3875334464680722421.post-34991998678548161212015-06-17T02:04:00.000+02:002015-06-17T02:04:14.755+02:00Pensées nocturnes ;<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Courier New, Courier, monospace;">J'écris plus. Je le regrette vraiment. Je ne sais pas vraiment pourquoi c'est juste que.. J'écris plus. Mais ce soir, j'ai envie d'écrire. J'ai envie de poser tout ça. Je pense que j'ai juste besoin de poser les mots sur cette boule dans la poitrine qui me ronge depuis des jours. Mais, chaque fois que je me retrouve devant une feuille blanche, que je commence à poser les mots, je panique. Mais ce soir, j'ai envie d'écrire parce que je ne parviens plus à respirer. </span></div>
<br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Courier New, Courier, monospace;">Et je me relis, et j'ai l'impression de répéter chaque fois que je n'écris plus. J'ai l'impression d'abandonner. De me justifier en vain. Assume, tu lâches tout, tu baisses les bras. Est-ce que j'ai le droit d'avouer que j'ai tout laissé tomber ? Est ce que j'ai le droit d'avouer ici que j'ai laissé ma faiblesse prendre le dessus ? Je crois que j'ai été forte trop longtemps et lorsque j'ai ouvert la plaie, je n'ai plus été capable d'être forte. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Courier New, Courier, monospace;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Courier New, Courier, monospace;">Quand je fais le bilan, mes bilans annuels qui ne ressemblent à rien d'autre qu'à une énumération d'échecs, je réalise le chemin parcouru, mais surtout à quel point j'ai pu changer. Je ne parviens pas vraiment à savoir si c'est bien ou pas, je ne saurais même pas mettre des mots sur ce changement. Mais, j'ai l'impression profonde que j'ai laissé la douleur prendre le dessus. Parfois, je ne me reconnais plus. Allongée sur mon canapé, à me morfondre, à m'enfermer dans ma peine. Je délaisse tout ce que j'aime. Le signal d'alarme, en rouge, dans mon crâne, me réveille. Sors de là bordel. Sors-toi de là. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Courier New, Courier, monospace;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Courier New, Courier, monospace;">Récemment, j'ai rencontré des femmes fortes qui m'ont beaucoup appris. Elles m'ont fait découvrir beaucoup sur moi-même et surtout que je pouvais avouer chaque noirceur de mon âme sans en avoir peur. Du moins, exposer et assumer mes convictions. J'admets, j'ai toujours eu cette envie d'oser dire ce que je ressentais, de m'affirmer. Lorsque j'ai commencé à avouer mes secrets, j'ai découvert que parler était une thérapie. Lorsque j'ai franchi le cap de la psychanalyse, j'ai découvert que je pouvais guérir. J'apprends un peu sur moi chaque jour. J'apprends sur la vie. J'ai rencontré des femmes qui m'ont donné envie de me battre pour défendre des causes importantes. Qui m'ont donné envie d'avouer mes secrets pour dire que merde, on survit. Et en même temps, tu te sens moins seule. Je ne dis pas que j'étais seule, juste qu'il est difficile d'avouer pourquoi tu as peur de dormir la nuit. </span></div>
<br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Courier New, Courier, monospace;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Courier New, Courier, monospace;">Ce soir, j'ai peur de dormir. </span></div>
<br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Courier New, Courier, monospace;">Ce soir, j'ai envie de tout balancer. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Courier New, Courier, monospace;"><br /></span></div>
<br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Courier New, Courier, monospace;">Ce soir, j'ai à nouveau eu envie que tout s'arrête. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Courier New, Courier, monospace;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Courier New, Courier, monospace;">Le problème, c'est que j'ai décidé de changer de psy et que j'ai cette trouille de prendre le téléphone pour prendre rdv parce que je sais que je vais à nouveau devoir tout avouer. Le problème, c'est que mon corps, mon âme toute entière hurle son envie de maternité, je le ressens, ça coule dans mes veines, il manque quelque chose à ma vie. Le problème, c'est que ce soir j'ai réalisé que cette boule dans la gorge qui me ronge depuis des jours, c'est juste que je suis pas sure d'être prête. Enfin, je le suis, je le suis depuis toujours. Mais.. Je suis pas sûre d'être capable d'aider un enfant à s'épanouir, l'aider à découvrir chaque beauté de la vie quand moi-même, je suis incapable de vivre. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Courier New, Courier, monospace;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Courier New, Courier, monospace;">Ce soir, je me suis sentie rechuter. J'ai su m'arrêter, mais, ce soir, j'ai eu peur de moi-même.</span></div>
Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/16092962453875660022noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-3875334464680722421.post-89105628185568916162015-03-27T00:30:00.006+01:002015-03-27T00:47:43.164+01:00Chronic pain.<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours eu mal. Ca a commencé très tôt, ça prenait forme au creux de l'estomac, ça remontait dans la gorge, jusqu'à la tempe droite. Ca n'avait pas encore de nom. C'est arrivé du jour au lendemain, j'ai pas compris. J'ai cru à une bêtise. C'est à cause du raisin que j'ai mangé au magasin ? Pourquoi je vomis ? Je suis pas malade ! T'as pas de fièvre, Cátia, c'est rien du tout. Arrête de faire semblant. Même à l'école on ne me croyait pas. C'est pas grave, ça va passer. </span><br />
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Ça n'avait pas encore de nom mais je savais déjà que c'était spécial. Dans ma tête, ça tournait déjà pas rond, alors c'est peut-être ça, c'est mon cerveau qui déborde, c'est les voix qui se disputent. Quand t'es gosse tu comprends pas. Tu ne sais pas d'où ça vient, tu sais juste que c'est là, quelque part, dans ta tête. La Migraine est apparue quand j'avais 6 ou 7 ans, je ne me souviens plus vraiment de la première fois où j'en ai eu. Mais je me souviens du jour où j'ai réalisé que c'était pas normal. Mais à l'époque c'était pas très connu, pas même traité. J'ai vu des médecins, une question, en passant. Ah mais madame on ne peut rien faire avant ses 15 ans. Ah. Pourquoi, en fait ? Je me souviens juste de ça. On ne peut rien faire avant ses 15 ans. Est-ce qu'il a voulu nous faire taire ? Est-ce qu'il ne savait vraiment pas ? Je savais à cet instant précis que je vivrais avec. Je le sentais. Je crois que c'est ce jour-là que j'en ai fait une amie. Je ne sais plus, peut-être que c'est aussi ce jour-là qu'elle a enfin eu un nom, je me souviens juste que j'ai compris, madame M serait avec moi pour un bon bout de temps. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Alors je l'ai laissée s'installer pour de bon, allé, restes-là, t'as l'air bien. Je m'y ferais. Elle se réveillait plus souvent. Elle sautait dans ma tempe, elle se cachait derrière mon œil. Alors elle m'emmenait ailleurs. J'pouvais plus simplement vomir pour la faire partir. Non. Elle avait acheté sa parcelle de cerveau, elle était bien, elle jouait. Je perdais connaissance. Je m'endormais n'importe où, n'importe comment. Enfin, je pensais m'endormir, mais rien à faire, rien ne me réveillait. Je ne sais pas trop où elle m'emmenait, mais la douleur n'existait plus. Comme si je n'étais plus. J'étais libre, je n'avais plus mal. Pendant quelques instants je n'existais plus, et elle non plus.</span><br />
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">J'ai commencé à aller aux urgences. Et déjà, je n'étais pas prioritaire. On me laissait sur une chaise, à attendre. Prends un doliprane ça va passer. Prends ci. Ou ça. Je n'étais pas prise au sérieux. Au collège, aussi, j'étais la fille qui séchais. Tu veux nous faire croire que t'étais malade hier ? Tu vas très bien là. Il fallait taire la douleur. L'apprivoiser. Elle est là, autant apprendre à la connaître, savoir ce qu'elle aime. Puis j'ai eu 15 ans. Alors on a revu des médecins. C'est sûrement les yeux, des migraines ophtalmiques, pourquoi elle ne porte pas de lunettes ? Parce que j'en ai pas besoin monsieur. J'ai tout eu. Rééducation de l’œil qui m'a bousillée. Gouttes pour le stress. Encore du Paracetamol. C'est rien, elle a rien, c'est des migraines c'est tout.</span><br />
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><br /></span>
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Et là tu le sais déjà, c'est comme ça. Attendre des années pour rien. J'avais appris à vivre avec elle, je lui avais donné un nom, tant pis, je m'y ferai. Je suis bien avec elle. Parce qu'alors, je le savais, elle me rendait vivante. La douleur me rappelait que j'étais là, j'existais. Au fil des années la Migraine s'est fait davantage connaître. pas encore reconnaître, mais c'était un début. Je n'étais pas folle. Juste malade. Alors, j'ai été voir un neurologue. J'au eu mon premier traitement. Et, après 6 mois, la claque. Il fait plus effet. Depuis 10 ans j'étais tellement dépendante des anti-douleurs que mon corps avait créé une accoutumance à tout traitement. Tous les Doliprane, Aspirine, Advil, Nurofen, tout ça n'agissait plus. Du tout. Des smarties. Et encore, j'aurais préféré du chocolat. On a changé mon traitement et, encore une fois, il n'a tenu que quelques mois. J'étais perdue, j'avais l'impression de ne pas m'en sortir. J'ai rencontré le docteur M., neurologue, qui était absolument incroyable. Fascinante. Elle m'a tout expliqué, clairement. J'avais alors 19 ans, et je découvrais que cette douleur que j'avais accueillis les bras ouverts était là depuis toujours. Et qu'elle serait toujours là. On a essayé plein de traitements, encore. J'ai aussi, en parallèle, appris à la connaître. Je savais quelles odeurs la réveillaient, quels aliments, j'ai appris à vivre avec elle, même si je ne faisais en fait que survivre lorsqu'elle se réveillait. J'ai appris à la sentir se réveiller, à être patiente, et j'ai eu envie un nombre incalculable de fois de m'éclater le crâne contre un mur.</span><br />
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><br /></span>
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">J'ai été hospitalisée une semaine. On a cru à une tumeur, à une méningite, et plein d'autres mots qui font peur. J'ai eu plein d'examens, mais rien. Au fond de moi j’espérais plus. Je voulais que ça s'arrête. Elle était mon amie mais je voulais sa mort. J'ai été renvoyée d'un poste à cause de mes absences. Non, pardon, je ne peux pas aller chez le médecins à chaque migraine. Non, je ne sors pas. J'ai juste envie de crever. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Aujourd'hui, elle est toujours là. Et elle sera toujours là. Mais je l'apprivoise.</span><br />
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Le problème avec elle, c'est qu'elle aime tout, un rien la réveille. Alors, je continue d'éviter les odeurs, les aliments. Je dois avoir toujours sur moi des anti-douleurs très forts. Je n'ai le droit à aucune hormone, je dois adapter ma contraception. J'ai totalement arrêté les traitements de fond. 6 années m'ont suffit à comprendre que de toute façon, elle les adoptait. J'ai réalisé que pas un jour ne passait sans avoir cette impression d'avoir le crâne dans un étau. J'ai appris à connaître les degrés de douleur, je sais quand je peux supporter, et quand je dois simplement aller aux urgences, de peur de perdre encore connaissance. La douleur oppresse mes pensées, paralyse mon visage, et m'arrache l’œil. J'peux plus bouger, j'peux plus vivre. J'ai commencé à perdre la mémoire, à divaguer. Je ne suis plus vraiment moi. Je suis Elle.</span><br />
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><br /></span>
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Aujourd'hui j'ai décidé qu'elle n'allait plus régir ma vie, que j'étais plus forte et que je décidais. </span><br />
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Mais voilà.</span><br />
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><br /></span>
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Elle se réveille toujours pour me rappeler qu'elle est la plus forte, et qu'elle gagnera toujours.</span><br />
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><br /></span>
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><br /></span>
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Le problème avec madame M, c'est qu'elle a tout déréglé. J'ai un rapport à la douleur malsain, je supporte tellement au quotidien, que je supporte plus que les autres. Parfois même, j'en viens à me dire, allé, c'est dans la tête, c'est rien Cátia. Je cohabite au quotidien avec la douleur alors bon, j'vais pas me terrer, je vis. Sur une échelle de 1 à 10 ? Je crève, là. J'ai envie de m'exploser le crâne sous une roue de 35 tonnes mais je sais ça se voit pas. Alors on me passe au Scanner, on me fait attendre des heures, et je ressors, les veines remplies de ketoprofene. Je sais qu'elle me tuera. Elle a brisé quelque chose. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><br /></span>
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">La migraine, c'est pas un cancer. Tu n'en meurs pas. Mais je jure que j'ai eu envie de mourir une bonne centaine de fois ces 18 dernières années. Et je sais que j'aurais envie de mourir encore des milliers de fois. T'en meurs pas, on ne te prend pas au sérieux. Les gens ne comprennent pas à quel point c'est un handicap. A quel point ça gâche une vie.</span><br />
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Aujourd'hui, je vais avoir 25 ans, et je veux un enfant. Mais je sais que cette saloperie va me détruire. J'ai peur parce qu'elle va accompagner chaque jour de ma grossesse. J'ai peur <span style="text-align: start;">parce qu'elle va encore ruiner des journées, des semaines entières. J'ai peur parce que ces jours-là je ne serai même pas capable de m'occuper de mon bébé. J'ai peur parce que j'ai perdu connaissance alors que mon bébé petite soeur était dans le bain et que même ses hurlements ne m'ont pas ramenée. J'ai peur parce que je sais que mon cas est avancé et que rien ne les fera jamais partir. </span></span><br />
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><br /></span>
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">Et j'ai peur, parce que depuis deux mois et demi je vis avec une nouvelle douleur quotidienne. Elle non plus, n'a pas encore de nom. Je reviens 18 ans en arrière. Madame M a fait appel à une amie, elle devait s'ennuyer. Je n'en parle pas, parce que j'attends de lui donner un nom. L'ironie, c'est que son arrivée a rendu mme M folle de joie, elle danse, danse, sautille, beaucoup, souvent, longtemps. La nouvelle venue n'a pas encore de nom mais elle me gâche déjà la vie. Mon corps a accueillit Douleurs Chroniques. C'est nul comme nom, ça. Ce sont deux dames qui se sont installées, l'une dans mon cerveau, l'autre dans mon ventre. Elles sont bien, là. Ça a l'air accueillant. Et moi, je n'ai qu'à m'y faire.</span><br />
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;">La vérité, c'est que j'ai à nouveau envie de mourir chaque fois qu'elles se réveillent. Et elles se réveillent bien souvent..</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><br /></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgUlxVbzXB-ekf5xVXL5TmkRId4jgo-4tJTDYWF_pWltAWZ_844fUSiIYay7Xg4WAFhmTtOT3FW1IshW8NdOdyLe7iVvMhT-uEz6Nb3gpcp6BP-fPoraB12iMpWRTI5XwNWnJLCqx32KCgf/s1600/0a4b0b2feb75d52fec3bf1f0eba1b952.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgUlxVbzXB-ekf5xVXL5TmkRId4jgo-4tJTDYWF_pWltAWZ_844fUSiIYay7Xg4WAFhmTtOT3FW1IshW8NdOdyLe7iVvMhT-uEz6Nb3gpcp6BP-fPoraB12iMpWRTI5XwNWnJLCqx32KCgf/s1600/0a4b0b2feb75d52fec3bf1f0eba1b952.jpg" height="400" width="400" /></span></a></div>
<br />Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/16092962453875660022noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-3875334464680722421.post-89536861686219695082015-03-26T18:04:00.001+01:002015-03-26T18:04:22.563+01:00<br />
<div style="text-align: justify;">
<i><span style="background-color: white; color: #505050; font-family: pt_sansregular, arial, helvetica, sans-serif; font-size: 15px; line-height: 30px;">Je ne sais plus si j’ai mal, ou</span><span style="background-color: white; color: #505050; font-family: pt_sansregular, arial, helvetica, sans-serif; font-size: 15px; line-height: 30px;"> si c’est l’habitude d</span></i><span style="background-color: white; color: #505050; font-family: pt_sansregular, arial, helvetica, sans-serif; font-size: 15px; line-height: 30px;"><i>’être toujours celle qui chiale et qui se prend tous les murs.</i> </span><span style="background-color: white; color: #505050; font-family: pt_sansregular, arial, helvetica, sans-serif; font-size: 15px; line-height: 30px;">Je ne sais plus si j’ai froid o</span><span style="background-color: white; color: #505050; font-family: pt_sansregular, arial, helvetica, sans-serif; font-size: 15px; line-height: 30px;">u si c’est le vide qui me glace l</span><span style="background-color: white; color: #505050; font-family: pt_sansregular, arial, helvetica, sans-serif; font-size: 15px; line-height: 30px;">es os et puis les doigts, quand ça devient trop dégueulasse.</span></div>
<span style="background-color: white; color: #505050; font-family: pt_sansregular, arial, helvetica, sans-serif; font-size: 15px; line-height: 30px;"><div style="text-align: justify;">
Je ne sais plus si je rêve encore ou si les songes mêmes sont morts. <span style="background-color: transparent; font-size: x-small;">Je ne sais plus si je t’attends ou si je fais juste semblant.</span></div>
</span><span style="background-color: white; color: #505050; font-family: pt_sansregular, arial, helvetica, sans-serif; font-size: 15px; line-height: 30px;"><div style="text-align: justify;">
Je sais plus si <strike>je veux mourir</strike> ou si je veux croire toutes ces conneries que je me raconte pour dormir et sortir de mon lit.<b> </b><b>Je ne sais plus si je cicatrise o</b><b>u si je pisse encore le sang</b>. Si je suis moi, <i>si je me déguise</i> si je voudrais encore un enfant..</div>
</span><span style="background-color: white; color: #505050; font-family: pt_sansregular, arial, helvetica, sans-serif; font-size: 15px; line-height: 30px;"><div style="text-align: justify;">
Je ne sais plus si je suis foutue ou si je vis effrontément. Suis-je malheureuse ? <i>Je ne sais même plus s</i><i>i je recule ou vais de l’avant</i>. Je ne sais plus si c’est ta voix qui me donne la nausée au réveil ou si c’est le gris au dessus des toits. Et si c’est le gris c’est pas pareil.</div>
</span><span style="background-color: white; color: #505050; font-family: pt_sansregular, arial, helvetica, sans-serif; font-size: 15px; line-height: 30px;"><div style="text-align: justify;">
<b><i>Je ne sais plus si j’ai peur o</i></b><b><i>u si je ne crois plus en rien</i></b>. Si mes larmes coulent sur ton cœur. Si mes rires brûlent dans tes mains.. Je ne sais plus si c’est normal d’avoir le cœur trop haut qui se soulève dans mes entrailles et <u>bousille mon cerveau</u>..</div>
</span><span style="background-color: white; color: #505050; font-family: pt_sansregular, arial, helvetica, sans-serif; font-size: 15px; line-height: 30px;"><div style="text-align: justify;">
Je ne sais plus si je suis<i> trop moche</i> ou si c’est ce foutu miroir qui me brise en morceaux et m’écorche l’estime et le regard. Je ne sais plus si sur ta langue il te reste un peu de mon amertume, si je coule ou si je tangue entre la mer et l’écume..</div>
</span><div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<br />
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<br />
<div style="text-align: justify;">
Rose, J'sais plus. </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
J'veux pas me rappeler qu'Elle se lit dans ces paroles. J'veux plus y penser. Je ne sais plus vraiment quand, ni où je me suis perdue. Je ne sais plus vraiment quand mon coeur a cessé de battre, quand j'ai abandonné. Je voudrais couvrir ma peau de ces quelques mots : "YOU CANNOT DESTROY ME". J'en ai assez d'être cette fille que l'on écrase sur son passage. Celle que l'on aime blesser, celle que l'on détruit sans vraiment s'en apercevoir. Ou est-ce moi qui ne le vois jamais ? Je ne sais plus vraiment quand j'ai cessé de vivre, quand mon âme s'est cachée derrière des faux semblants. Je fabule, je funambule, sur un fil. Un déséquilibre, un coup de vent, et c'est la chute, le vide. Je ne sais plus quand j'ai bien pu laisser les autres régir ma vie, remplir ma mémoire et mes veines de cette douleur. Je ne sais même plus quand j'ai arrêté d'écrire, j'ai laissé la douleur prendre toute la place. Je ne sais plus vraiment si c'est plus facile d'être malheureuse, si la chute est moins douloureuse. Je ne me souviens même plus comment je faisais pour rester forte, ne serait-ce que pour rester debout.<br />Mais ça ira, tout finit toujours par s'arranger, je réapprendrai à sourire. Je crois que je me suis juste un peu perdue. Je pense que c'est pas si bon de faire un bilan, on s'reprend sa vie dans la gueule et c'est bien trop douloureux. </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<br /><br />Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/16092962453875660022noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3875334464680722421.post-29984295831441229492015-02-12T01:01:00.001+01:002015-02-12T01:01:47.934+01:00'Le silence Eternel de ces espaces infinis m'effraie.'<pre class="western"><div style="text-align: justify;">
</div>
<br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="background-color: white; color: #292f33; font-family: 'Courier New', Courier, monospace; font-size: 14px; line-height: 20px; text-align: start; white-space: normal;">Je voudrais que le temps s'arrête. Que la Terre cesse de tourner un instant. Que ma voix se brise et mon souffle se coupe. Je voudrais avoi</span><span style="background: rgb(255, 255, 255); color: #292f33; font-family: 'Courier New', Courier, monospace; font-size: 14px; line-height: 20px; text-align: start; white-space: normal;">r conscience de moi-même. Sentir mon cœur battre dans ma poitrine, mon sang couler dans mes veines. J'ai oublié ce qu'était un corps sain. Je suis endolorie, meurtrie, brisée. Ma main tremble en tenant la plume. Chaque parcelle de ma peau porte une cicatrice invisible que j'aimerais parfois mettre à sang. Il m'est arrivé plus d'une fois de dire que cette douleur me faisait me sentir en vie. Je ne sais plus. J'ai parfois envie de m'arracher la chair et de noircir les pages de mon cahier avec le sang qui s'échappera de ma douleur. Je n'ai plus aucune conscience, aucune mémoire, aucune raison. Je n'ai qu'un vide dans ma poitrine et mon cœur bat bien trop fort, il résonne, fait écho. Je n'ai plus qu'un sourire feint. Même les voix ont préféré fuir. Même pour elles, j'étais de mauvaise compagnie. J'ai oublié ce qu'était la vie sans douleur. Je suis lassée. Épuisée. Je voudrais juste que tout cela s'arrête un instant. Un court instant..</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="background: rgb(255, 255, 255); color: #292f33; font-family: 'Courier New', Courier, monospace; font-size: 14px; line-height: 20px; text-align: start; white-space: normal;">
</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="background: rgb(255, 255, 255); color: #292f33; font-family: 'Courier New', Courier, monospace; font-size: 14px; line-height: 20px; text-align: start; white-space: normal;">Je ne sais plus écrire. Je voudrais retrouver cette plume qui me libérait. J'aimerais retrouver cet amour des mots. J'ai troqué ma virgule pour un point, afin d'achever quelque chose. Décider de moi-même de mettre un terme. Je me perds bien trop souvent dans mes propres méandres. C'est ainsi.</span></div>
<br />
<div style="text-align: justify;">
</div>
<div style="text-align: justify;">
</div>
</pre>
Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/16092962453875660022noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3875334464680722421.post-31719394534634841902015-02-04T15:07:00.002+01:002015-02-04T15:12:48.889+01:00<div align="JUSTIFY" style="background-color: white; border: 0px; box-sizing: border-box; color: #666666; font-family: 'Roboto Slab', Georgia, Times, serif; line-height: 30.6000003814697px; margin-bottom: 27px; outline: 0px; padding: 0px; vertical-align: baseline;">
La Liste des choses qui me font me sentir en vie.</div>
<div align="JUSTIFY" style="background-color: white; border: 0px; box-sizing: border-box; color: #666666; font-family: 'Roboto Slab', Georgia, Times, serif; line-height: 30.6000003814697px; margin-bottom: 27px; outline: 0px; padding: 0px; vertical-align: baseline;">
Marcher sur l’herbe humide de rosée matinale. La dance de la flamme d’une bougie les nuits d’hiver. Regarder mes chatons dormir l’un contre l’autre. Cuisiner un bon plat, mais vraiment bon. Réussir une jolie pâtisserie, aussi. L’odeur particulière des bords de mer, cette odeur d’iode, de sable chaud, et de poisson fraîchement rentré au port, l’odeur de la plage qui m’a vue grandir. D’ailleurs, rentrer dans mon village natal au Portugal, reconnaître ces ruelles pavées, aller dans la ville où j’ai grandis, marcher sur le sable chaud, le soleil brûlant, même lui je l’aime. J’aime voir ce panneau, quand on arrive, c’est un pur cliché d’immigrée mais il me fait un coup au cœur instantanément. J’aime retourner dans ma chambre d’enfant et sentir cette odeur particulière, ce goût d’enfance. J’aime avoir de la nostalgie. En portugais on dit « Saudade », et je trouve ça plus fort que nostalgie. Le cœur dans une bulle. J’aime recevoir des messages impromptus. Des mots d’amour sortis de nulle part. J’aime bien, en fait j’adore aussi trouver des petits mots surprise. Des post-its dans un livre, une poche, un placard. J’aime quand Olivier me dit ‘Je t’aime’, parce qu’il pèse ses mots, il a une voix douce et rapide, timide, presque rieuse. J’aime quand il sourit aussi. Je pourrais me noyer dans son sourire. J’aime la douceur du lit le matin, cette température parfaite. J’aime quand ma plume glisse toute seule sur le papier, noircir des pages entières de mon moleskine. J’aime relire les Liaisons Dangereuses, et les mots de Claire Castillon. J’aime écouter Air, très très fort, la mélodie de Bach dans le noir. The Sound of Silence aussi, très fort. J’aime les couchers de Soleil en bord de mer, le ciel rose, les oiseaux au loin, promesse d’Éternel. J’aime voir que mes cheveux ont poussé. J’aime préparer la table pour le soir de Noël. J’aime les téléfilms de Noël aussi. J’aime prendre de jolies photos. J’aime me trouver jolie sur les photos. Et j’aime me trouver enfin jolie après des années d’à peu près. J’aime bien croiser des personnes qui m’ont fait du mal et leur faire un grand sourire en leur montrant que je suis heureuse. J’aime faire un chiffre rond quand je mets de l’essence. J’aime qu’on me dise que mes chansons sont jolies, que j’ai réussi quelque chose. J’aime faire des scènes, me sentir seule au monde avec mon micro, et toute l’adrénaline qui retombe. En parlant d’adrénaline, j’adore travailler en restauration, même si c’est pas bon pour ma santé. J’aime maîtriser une migraine, me dire qu’aujourd’hui elle ne s’aggravera pas. J’aime plus que tout tenir un bébé dans mes bras, tenir ses mains minuscules, mon cœur bat la chamade. J’aime quand mon neveu s’approche de moi pour me faire un câlin. J’aime apprendre. J’aime danser, les danses latines, les talons, les robes qui volent. J’adore écouter du zouk en faisant mon ménage, ou de vieilles chansons portugaises que j’écoutais enfant avec ma maman, en chantant. J’aime quand les choses sont à leur place, propres, ordonnées. J’aime le jour de mon anniversaire, et plus que tout ce jour-là j’aime que l’on me fasse des surprises. J’aime les retrouvailles, le câlin immense. J’aime tomber par hasard sur une vieille chanson et la connaître par cœur. J’aime la Caïpirinha. J’aime porter du rouge, parce que c’est une couleur qui me va bien. J’aime bien voir que j’ai perdu un peu de poids, après les périodes à trop manger. J’aime les marques de bronzage aux hanches. J’aime les fruits d’été, fraîchement cueillis. J’aime l’odeur des sardines grillées. J’aime réussir à reproduire un plat de ma maman. J’aime chanter, c’est le seul moment au monde où je ne me soucie de rien et où les voix dans ma tête se taisent. J’aime les soirées à refaire le monde avec mes meilleures amies et une bouteille de vin, ou deux. J’aime la vue qu’il y a de chez nous, comme si on était au sommet du monde. J’aime regarder des photos de chambres d’enfant, imaginer le paradis que je vais pouvoir créer. J’aime imaginer à quoi ressemblera ce bébé café-au-lait qu’on va créer, me dire que cet être sera fait de notre Amour. J’aime regarder des mariages, les larmes qui montent. J’aime imaginer le notre, surtout. J’aime regarder cette bague à mon doigt, quand il m’appelle « ma fiancée ». J’aime être émue aux larmes. J’aime aimer les gens, les serrer dans mes bras. J’aime ce quart de seconde après l’amour où la Terre s’arrête de tourner. J’aime la voix de ma sœur, la serrer dans mes bras. J’aime les cheveux de ma sœur. J’aime le thé au Jasmin, son amertume se marie bien avec l’amertume de mon âme. J’aime aller à un concert et danser comme une folle en chantant à tue-tête. Je ne devrais pas le dire mais j’aime fumer dans le noir quand je ne vais pas bien, même si je ne le fais plus. J’aime savoir que je compte pour quelqu’un. J’aime porter du rouge à lèvres. J’aime avoir les cheveux bouclés. J’aime l’odeur des croissants chauds. J’aime porter des jupes. J’aime la cannelle, c’est d’ailleurs pour ça que j’ai appelé mon bébé chat ainsi. J’aime rire aux éclats. J’aime cette sensation de liberté quand tu te laves les cheveux après une longue journée. J’aime les douches de lendemain de soirée. J’aime le macdo de 1er de l’an. J’aime préparer des surprises, garder des secrets. J’aime quand les gens que j’aime sont heureux. J’aime faire la folle, danser sans aucune raison valable n’importe où. Et j’aime écrire et recevoir des lettres, par surprise, sans prévenir, comme ça.</div>
Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/16092962453875660022noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3875334464680722421.post-38895152718182390912014-10-13T19:04:00.001+02:002014-10-13T19:04:19.357+02:00<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhTRHTACcgJ5ah2Xlx-WoMzOGc8hcWYp5InFdMIMxh8PPmv2GXIr_HaSkASvwZoikScBckDfVkCg-PqU2s4RnoRfkCfCv8cqSTAZMbN2lqQoPn-1F6eH-ahhV7ULhKNm7u-iRc2OJUAuUiJ/s1600/IMG_8847.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhTRHTACcgJ5ah2Xlx-WoMzOGc8hcWYp5InFdMIMxh8PPmv2GXIr_HaSkASvwZoikScBckDfVkCg-PqU2s4RnoRfkCfCv8cqSTAZMbN2lqQoPn-1F6eH-ahhV7ULhKNm7u-iRc2OJUAuUiJ/s1600/IMG_8847.JPG" height="290" width="640" /></a></div>
<br />Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/16092962453875660022noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3875334464680722421.post-77869558199871187222014-06-05T04:44:00.001+02:002015-03-26T14:19:37.961+01:00<div style="margin-bottom: 0cm;">
</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Courier New, Courier, monospace;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Courier New, Courier, monospace;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Courier New, Courier, monospace;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Courier New, Courier, monospace;">Les cellules du corps
humain se renouvellent. Une plaie se referme, cicatrise, et finit par
disparaître. Il n'en reste qu'une légère marque, que l'on finit
par oublier. Ma métaphore des genoux ensanglantés, que je tisse
depuis des années est au final bien trop bancale. Qu'en est-il des
bleus à l'âme? Ces coups invisibles que la vie nous donne, ces
souvenirs que l'on garde secrètement enfouis ? On s'invente des
images, « masque » « carapace » « je
vais bien ». Oui mais non. J'ai beau dire des platitudes, ça
m'a forgée, je suis plus forte, au final j'ai l'âme tellement
saccagée que je me demande chaque jour que Dieu fait comment je
tiens encore debout. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Courier New, Courier, monospace;">J'ai la mémoire qui me joue des tours. Elle
garde précieusement les pires instants de ma vie, elle le rejoue,
elle les revit. Alors, je garde ces souvenirs dans une petite boite,
scellée, je ne sais où. Ça fonctionne. J'oublie. J'avais même
oublié son nom. Et lui, son visage. Et elle, j'ai faillit ne pas la
reconnaître. C'est vrai, il avait raison, <i>On oublie le visage et
l'on oublie la voix.</i> On avance et parfois on arrive même à être
heureux.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Courier New, Courier, monospace;">Oui mais non. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Courier New, Courier, monospace;"><u>Les bleus à l'âme, il ne se résorbent
jamais. </u></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Courier New, Courier, monospace;">Il m'arrive, le soir, de pleurer, des heures durant,
« sans raison apparente », parce que cette douleur me
prend aux tripes, et qu'on n'oublie jamais vraiment. On essaye de
vivre avec, on s'invente mille vies. On joue à faire semblant. Et
j'me retrouve là, à me vider de cette douleur viscérale, à prier
le ciel pour que ça s'arrête, recroquevillée, à me demander
pourquoi. Pourquoi moi ? Pourquoi ça ? Et j'apprends à
croire au Karma, j'admire son œuvre. Oui mais moi ? Quand
est-ce que ça s'arrêtera ? Est-ce qu'un jour je saurais ce que
c'est, de n'avoir plus peur en marchant dans la rue ? Est-ce
qu'un jour les cauchemars s'arrêteront ? Et à mesure que
j'avance, les voix dans ma tête s'amplifient. Est-ce qu'un jour elle
disparaîtront ? Si je compte les étoiles filantes ? Si je
jette des pièces dans l'eau ? </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Courier New, Courier, monospace;">Est-ce qu'un jour, je saurai
ce que c'est de vivre sans lutter au quotidien pour que la dépression
ne s'installe à nouveau ? Je pourrais cesser de croire en Dieu,
me dire que c'est impossible, que c'est beaucoup trop de souffrance
en une seule petite personne.. Mais si je n'y crois plus, que me
reste-t-il ? Quel espoir ? Le destin ? Le Karma ?
J'essaye de toutes mes forces de garder espoir et de me dire que « <i>Le
Malheur peut être un pont vers le bonheur</i> ». Qu'un jour, je
saurais. J'aurais la réponse à ces milliers de questions qui
s'entrechoquent. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Courier New, Courier, monospace;">Plus les voix s'installent, plus je suis
bancale. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Courier New, Courier, monospace;">« Mais ca va, je t'assure, ne t'en fais pas. » </span></div>
Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/16092962453875660022noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3875334464680722421.post-61556352084249827262014-06-01T20:24:00.006+02:002014-06-01T20:24:55.324+02:00<div style="margin-bottom: 0cm;">
</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: 'Courier New', Courier, monospace; font-size: large;">Je voudrais voir <i>la mer</i>. Prendre le
large. Je voudrais un pique-nique sur la plage, les pieds dans le
sable. Je voudrais hurler dans les bois, m'allonger au cœur d'une
clairière. Je voudrais visiter l'inconnu. Je voudrais rouler sans
m'arrêter. <i>Je voudrais voyager</i>. </span></div>
<span style="font-family: Courier New, Courier, monospace; font-size: large;"><div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Je voudrais aussi des
surprises, des mots doux. Je voudrais qu'il me chuchote qu'il m'aime.
Et du vin. Je veux du vin.</div>
</span><br />
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Courier New, Courier, monospace; font-size: large;"><br />
</span></div>
<br />
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-family: Courier New, Courier, monospace; font-size: large;">Je crois surtout que je voudrais que le
temps s'arrête.</span></div>
Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/16092962453875660022noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3875334464680722421.post-5810793085053541442014-05-14T23:24:00.001+02:002014-05-14T23:24:14.858+02:00<div style="text-align: justify;">
<span style="background-color: white; color: #333333; line-height: 18px;"><span style="font-family: Courier New, Courier, monospace; font-size: x-large;">" Voilà peut-être la question la plus difficile de toute l'aventure humaine : est-il réellement possible de toujours regarder en avant, comme on nous encourage sans cesse à le faire, ou bien devons-nous garder certains vestiges essentiels de notre passé, si douloureux soient-ils, comme un rappel que certains aspects de la vie nous transforment si profondément qu'ils nous habitent à jamais ? Pouvons-nous vraiment refermer la porte sur ce qui continue à nous hanter ? "</span></span></div>
Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/16092962453875660022noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3875334464680722421.post-16254612579914176422014-05-12T01:09:00.004+02:002014-05-12T01:09:39.419+02:00<div style="margin-bottom: 0cm;">
</div>
<div style="text-align: justify;">
Ça commence sans que l'on ne s'en
aperçoive . Une simple pensée. Une toute petite image qui
prend une place immense. Et c'en devient incontrôlable,
insupportable, ça prend à la poitrine, ça monte dans la gorge,
mais pourquoi ? Qu'est ce qu'il se passe ? C'est quoi ce
bordel, pourquoi j'arrive pas à chasser ces pensées ? C'est
redondant, quotidien, effrayant. Alors, les cauchemars, alors,
l'Insomnie. On se lie d'amitié. Reste là, s'il te plait, si je ne
dors pas, il ne peut rien m'arriver.. Enlasse-moi, protège moi. Ça
commence doucement, violemment, incontrôlablement. <u>J'ai décidé de
ne plus dormir. </u></div>
<i><div style="text-align: justify;">
<i>« Mais, vous savez, ce ne sont pas des
pensées normales pour une enfant de sept ans, vous en avez
conscience ? » « Ah ? J'en sais rien.. »</i></div>
</i><br />
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
Ca commence doucement, ranger ses
peluches par taille, ses crayons de couleur par couleur, ses livres
par ordre alphabétique. C'est rien ça. C'est normal. Non ? <i>Tu
parles toute seule ? Oui oui.. </i>Non. Petit à petit les voix
s'installent. C'est le bordel. J'ai mille pensées qui
s'entrechoquent, je ne dis rien, je reste seule, je lis, j'écris, je
lis encore. Je tombe amoureuse. Totalement. Entièrement.
<u>Obsessionnellement.</u> Le mot est avoué. Et ces images dans ma tête
qui ne partent pas, et ces voix qui ne parviennent même pas à
s'entendre, <i>CHUT !</i> Je range mes vêtements par couleur, je ne
supporte pas de manger avec de la vaisselle tâchée, je découvre ma
nouvelle meilleure amie, Migraine, on devient inséparables, elle me
met à Terre. Je pars, je créé une nouvelle vie, et m'en invente
mille autres. Les voix ne s'entendent pas, mais tant qu'elles ne font
pas trop de bruit, ça me va. Je suis toujours amoureuse, c'est
maladif, c'est pesant, ça occupe chacune de mes pensées, <strike>pour ne
pas avoir ces images là.</strike> Je fais le ménage en pleine nuit, je ne
supporte pas les aliments imparfaits, je range mes livres par genre,
auteur et taille, je collectionne tout ce qui est collectionnable, je
ne jette rien. Les voix ne s'arrêtent plus, elles me tiennent
compagnie, restez, je commence à vous apprécier. Je suis toujours
amoureuse, je découvre internet, je lis, je cherche, j'espionne,
j'ai ce besoin maladif de savoir. Savoir quoi ? Je n'en sais
rien ; juste, savoir. C'est pas normal qu'il ne m'aime plus. Je
m'invente des histoires, je me créé des mondes, je me ronge. Je
tombe amoureuse à nouveau. Cycle infernal ; je perds pied. Mon
obsession se déplace, la nourriture régit ma vie. Je noircis des
pages de son prénom, j'ai les mêmes chansons en boucle, j'attends
un signe de vie qui ne vient pas, il se fout de moi, j'ai l'air
d'aimer ça. Je ne dors pas, je nettoie, le lis, j'écris, je mange,
cercle vicieux ; cycle infernal. Je perds pieds. Je ne contrôle
plus rien, c'est fini. Ces voix prennent le dessus, <i>mange, encore,
encore </i>! J'oublie, je perds la mémoire, je ne garde que les
déchirures. Alors, je les mets de côté, enfermées, non, vous ne
reviendrez pas, gardez vos images, je suis plus forte. Je mange. Je
cu+ltive mes troubles, les tranches de tomates doivent être égales,
la viande doit être parfaite, sans cassure, le blanc de l'oeuf doit
être bien cuit, s'il coule, c'est immangeable. Une tablette de
chocolat brisée est inconcevable. La crêpe doit être entière.<u> Je
cultive la déception, aussi.</u> Ce besoin de perfection me renvoie la
normalité à la face et, incontestablement, elle ne me convient pas.
Je tombe amoureuse. Lui. Et tout ce que ces années ont impliqué. Il
me sauve, il m'aide, il se moque de mes manies, il me détruit, il me
sauve, il apprivoise mes manies. J'ai fais attention de ne pas te
prendre un chocolat cassé. Tiens, choisis ton steack, celui-ci a
l'air mieux non ? La tartine est cassée, donne-la moi. Zut, le
sopalin s'est déchiré, je t'en coupe un autre. Il ne juge pas, il
ne comprend pas, il se contente de m'aider. Comme il peut. Sur ce
qu'il peut gérer. Je ne dors toujours pas, et les voix dans ma tête
prennent une place bien trop importante pour que je ne puisse les
ignorer. Elles sont mon quotidien. Elles regissent entièrement ma
vie, je ne sais plus comment faire. J'ai la mémoire qui me fout la
trouille, les souvenirs enfermés, et ceux qui prennent toute la
place, ceux qui donnent la gerbe, ceux que l'on veut oublier. Et
comment tu fais pour oublier une chose aussi horrible 10 ans, mais
savoir chaque détail de cette histoire ? J'en sais rien. Je
remplace, je comble, peut-être que cette douleur là prend assez de
place pour que je ne laisse aucune chance aux autres déchirures de
remonter à la surface ? Peut-être que j'ai besoin de cette
dose de malheur pour survivre ? J'espionne, j'invente milles
vies, la 007 des trahisons. Je lutte chaque jour, tu n'as pas besoin
de cachet, tout va bien, tu ne vas plus chuter, elle est partie,
relève-toi, ne pleure pas, tu es plus forte, tu n'as pas besoin de
cachet, relève-toi... J'y retourne, je regarde les photos, je relis,
je me ressaisis, je me réconforte, je chute, je relève la tête. Je
range, je lave, je regarde, je me souviens, je craque, je me relève.
<i>J'ai mal. C'est ton choix. Je sais.</i> Je regarde partout autour de moi
en marchant, j'invente mille autres vies, j'établis des scénarios,
je change de vie, j'ai peur, je me ressaisis. Je m'énerve, je
deviens aigrie, je nettoie, mais je vis.</div>
<br />
<div style="margin-bottom: 0cm;">
</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<i><div style="text-align: justify;">
<i>Névrose obsessionnelle à tendance
dépressive.</i></div>
</i>Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/16092962453875660022noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-3875334464680722421.post-24875371646480021782014-03-06T22:43:00.001+01:002014-03-06T22:44:03.943+01:00<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: x-small;">Je n'arrive plus à pleurer. Comme si mes larmes avaient coulé trop longtemps. Comme si j'avais vidé le stock autorisé. Je pleure devant des séries, j'ai les larmes qui montent lorsque j'entends l'intro de certaines chansons, lorsque les souvenirs refont surface. J'ai une boule dans la gorge mais rien ne sort. Rien, lorsque j'en ai besoin, lorsque j'ai le coeur qui explose. Rien quand je me retrouve face à ma chute lente. Rien lorsque j'ai mal de vivre. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: x-small;">La chute lente.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: x-small;">Le retour des vieux démons, mes meilleures ennemies. </span></div>
<a name='more'></a><div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: x-small;">Et j'essaye de toutes mes forces de mettre l'univers de mon côté, un peu. Je continue à penser que j'ai été une personne horrible dans une vie antérieure, je reste persuadée que mes erreurs de jeunesse m'ont doucement entraînée vers la chute. Je continue à penser que ma vie est un bordel sans nom, et je me prend encore bien trop souvent à rêver de ce que je serai devenue si. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: x-small;">Et si j'étais née dans un autre siecle ? Et si je n'étais pas née d'un presqu'amour ? Et si je n'avais pas été détruite petit à petit, par chaque homme qui a traversé ma vie, en commençant par celui qui m'a donné la vie ? Et si je n'avais pas été si forte ? Et si je n'avais pas gardé ces secrets si longtemps ? Et si j'avais réagi autrement ?</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: x-small;">Je passe mes nuits d'insomnie à revivre ma vie autrement.</span></div>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: x-small;">J'ai passé ma vie à m'échapper, à feindre. J'ai bien trop souvent mélangé le vrai et le faux. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: x-small;">Et mes mots ne sont jamais droits, c'est bancal, je me perds.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: x-small;">J'ai cessé de fabuler, je vis au lieu de simplement exister. Je n'invente plus de mondes utopiques. Mais j'ai souvent cette impression d'être en dehors de mon être. Je me regarde agir, mais ce n'est pas moi. Comme si mon âme était ailleurs, et observait mon corps à distance. C'est ça. Comme si elle en avait assez de ces déchirures et avait préféré se barrer loin de moi. Comme si j'avais inventé ces mondes imaginaires pour exister autrement et que j'avais cessé d'exister petit à petit. Alors c'est ça, c'est pour ça. Transparente, insignifiante. Non. J'ai simplement cessé d'exister. Hypocondriaque, menteuse, futile, materialiste, égoïste, médisante, masochiste. Comme si je m'étais inventé des maux pour me donner une raison d'être sur terre au lieu de subir ces douleurs incessantes. </span></div>
<div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: x-small;">Je crois qu'au final c'est moi qui fout tout en l'air sans même m'en rendre compte.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: x-small;">Je crois qu'au final j'ai besoin de cette douleur pour me sentir exister.</span></div>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: x-small;">C'est pathétique.</span></div>
Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/16092962453875660022noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3875334464680722421.post-75428044534543616562014-02-20T02:00:00.000+01:002014-03-06T22:44:14.987+01:00<div style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Courier New, Courier, monospace;">J'ai tout le temps envie
d'écrire. C'est obsessionnel, maladif. J'ai les pensées qui s'entrechoquent et
qui prennent trop de place dans ma vie. J'ai les mots qui se glissent tout seul
dans mon esprit, mais après, quand il faut poser l'encre sur le papier, y'a
plus rien. Néant. Vide. C'est le chaos dans la plume.</span></div>
<div style="margin-bottom: .0001pt; margin: 0cm;">
</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: 'Courier New', Courier, monospace;"><br /></span></div>
<span style="font-family: Courier New, Courier, monospace;"></span><br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Courier New, Courier, monospace;">J'ai pris le large. Ciao. Bye Bye. J'me casse. C'était le bordel dans ma tête
et il fallait que je parte avant que ça fasse un raz-de-marée dans le bide.
Crise d'asthme, crise d'angoisse, crise de boulimie, crise de migraine. J'ai le
corps en crise. Ca hurle à l'intérieur. </span></div>
<span style="font-family: Courier New, Courier, monospace;">
<o:p></o:p></span><br />
<div style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Courier New, Courier, monospace;"><br /></span></div>
<div style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Courier New, Courier, monospace;"><i><b>Bang
bang, you shot me down ;</b></i><o:p></o:p></span></div>
<div style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;">
<span style="font-family: Courier New, Courier, monospace;"><i><b></b></i></span><br />
<a name='more'></a><span style="font-family: Courier New, Courier, monospace;"><i><b><br /></b></i></span></div>
<div style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt;">
</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: 'Courier New', Courier, monospace;">Et
j'ai ces quelques mots constamment en tête. j'en ai presque fait une comptine.
Non. Non, y'a rien de drôle là-dedans. Quoi que, si. "A tendance". Ça,
ça me fait rire. "A tendance". Comme un sale défaut, comme une
bêtise. Ca minimise le truc. </span></div>
<span style="font-family: Courier New, Courier, monospace;"></span><br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Courier New, Courier, monospace;">Mais la vérité, elle est dans ma tête. La vérité, c'est que "A tendance dépressive"
ça veut dire "T'as tenu le coup plutôt bien pendant quinze ans, mais
maintenant, c'est plus drôle du tout. Maintenant, ce qui va être beaucoup plus
drôle, c'est la bataille quotidienne avec toi-même. Allé, montre-moi comment tu
fais pour être heureuse. Allé, je vais bien trouver un moyen de tout gâcher.
Bah, de quoi t'as peur ?", ça veut dire, selon les périodes, se forcer à
manger, ou à ne pas avaler tout le frigo ; ça veut dire, à tour de rôle,
détester son reflet, puis l'aimer d'amour, puis le détester encore ; ça veut
dire se souvenir, se battre pour oublier ; ça veut dire se souvenir surtout de
détails insignifiants, ressasser des petites batailles déjà gagnées depuis
longtemps, des coups aux cœurs, des chutes genoux-en-sang et toutes mes
métaphores à la con, des nuits de larmes, mais tout faire pour oublier la pire
des guerres qui, on le sait, est restée sur un drapeau blanc ; c'est avoir
envie de pleurer, tout le temps, quotidiennement, pour rien, parce que
l'enfoiré de devant a pas mis son clignotant, parce que merde, y'a plus de
lait, parce que qu'on se sent invisible, transparente, insignifiante.. "A
tendance", ça veut dire que je vais bien, que je suis moi, que bordel je suis
heureuse pour la première fois de ma vie, mais que la moindre chute peut me
mettre ko. "A tendance", ça explique le masochisme, le rejet perpétuel
du bonheur, l'envie de vengeance continuelle. Ca explique la peur, constante,
quotidienne. Ca explique les cauchemars.</span></div>
<span style="font-family: Courier New, Courier, monospace;">
<div style="text-align: justify;">
"A tendance", ça explique surtout ma peur phobique - et apparemment inconsciente
- de la nuit. Le néant. Toutes ces conneries. </div>
<div style="text-align: justify;">
Et dix-sept ans sans dormir, c'est long.</div>
<!--[if !supportLineBreakNewLine]--><div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<!--[endif]--><o:p></o:p></span><br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/16092962453875660022noreply@blogger.com0