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jeudi 30 juin 2016

Flou.


Ca tambourine, tout le temps, en permanence. J'ai une veine, là, à droite, elle enfle, elle prend toute la place, elle cogne contre mon crâne et alors, je n'existe plus. 

Je n'existe plus. 

Je ne suis que passagère d'un corps qui contrôle, qui avance, seul. Parfois, j'ouvre les yeux et je réalise que je ne sais pas vraiment ce qui m'a amenée là, pourquoi, comment, que s'est-il passé ? Et elle, elle tambourine, et j'existe plus. Parfois, elle se glisse autour de mon coeur, et elle serre, elle serre encore, plus fort, et ça me lance et ça déchire un peu, et je voudrais mourir pour que ça s'arrête, mais de toute façon, j'existe plus vraiment. Et puis, y'a toutes ces voix dans ma tête, elles sont tout le temps là, avec un quart de seconde d'avance, elle disent avant moi, elles anticipent un peu, mais elles ne m'empêchent jamais de dire des bêtises, elle m'y obligent, au contraire. Je contrôle rien, c'est elles qui parlent, pas moi, je vous jure, croyez-moi. Elles ont tellement de choses à dire, elles parlent vite et très fort, et le son s'efface après sa danse folle. J'oublie. Toujours. A quoi bon ? J'existe plus.

J'ai oublié de compter les journées perdues à survivre. J'ai oublié d'apprendre à les savourer quand même. Il est une heure du matin, et je suis floue. Voilà. Floue. Je m'oblige à voir les gens que j'aime pour profiter un peu d'eux, parce qu'on ne sait pas de quoi demain sera fait. Non, je m'oblige à vivre, à aimer, plus fort, toujours plus fort. Alors quand dans mon crâne, c'est la danse folle des mots, ça ne s'arrête jamais, c'est tellement fort que parfois je n'entend plus ce qu'il se passe autour de moi, je suis absente, je n'existe plus.

J'ai mille projets, inaboutis, dans le vent, perdus, mis de côté, en attendant. J'ai mille projets, des listes longues, de toutes sortes, je voudrais tout faire, tout connaître, apprendre, m'enrichir, savoir, créer. J'ai mille projets mais j'oublie. J'oublie de vivre, j'oublie tout ce que j'ai appris deux secondes avant, ma mémoire se barre, elle se repose, elle a trop à encaisser. Alors, elle décide, toute seule. Non, tu m'en as trop fait baver, j'ai trop de souvenirs en moi, tu n'as pas mille ans, alors, je fais la sieste, chut, ça ira. Mais ça ne va pas. J'oublie, alors je mets de côté, pour plus tard. Alors, j'existe un peu moins, les journées passent, et j'oublie de vivre.

Ca tambourine, ça cogne, alors je sais, je suis en vie.
Dans ces moments là, où je ne suis que passagère de moi-même, il me reste au moins une chose : 
La douleur me rappelle que je suis en vie.
Et alors, elle devient ma meilleure amie. 

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