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mercredi 20 juillet 2016

Et si on tenait un journal ?

Je veux un bébé.
(source : We Heart It)

C'est dit, c'est posé, noir sur blanc, et c'est pas vraiment un secret.

J'écris ces mots un peu sans réfléchir, comme d'habitude. Mais tous ces mots, ils sont dans ma tête depuis un moment. Ça s'entrelace, ça se bouscule, ça résonne, très fort. Alors, on veut les évacuer.  Autant être honnête, j'ai toujours ressenti un sentiment très profond, comme si j'étais incomplète dans ma solitude, dans mon existence, comme si j'étais née pour une raison. Je ne comprenais pas vraiment, j'avais juste un besoin viscéral de donner de l'amour. J'étais une enfant particulière, de côté, seule, toujours. J'ai longtemps insisté pour avoir une petite sœur, j'ai demandé, pleuré, exigé. Puis elle est arrivée dans ma vie bancale comme une bouffée d'air. J'étais un peu moins brisée, je ne pleurais plus chaque jour, chaque nuit. Elle est arrivée et elle m'a offert une raison d'exister sur un coussin rouge, de velours.



J'ai toujours su que je voulais être maman. Je ne voulais pas forcément que mon bébé aie un papa avant Lui. Je me voyais mère célibataire, fière, forte, comme ma maman. Sans aucun homme pour venir bousiller mon trésor. Je ne comprenais pas trop ce sentiment alors, mais je savais que c'était la chose que je désirais le plus au monde, adolescente déjà.

J'ai toujours voulu un bébé mais, comme pour tout le reste, ce sentiment a changé l'an dernier, quand je suis tombée malade, de nouveau. Pendant des mois, on m'a dit des mots qui font peur, on m'a parlé de probabilités, on m'a fait lire des choses, j'ai dévoré les forums, les articles, pour un diagnostique qui était presque définitif, je n'vois pas ce que ça peut être d'autre mademoiselle, vraiment. Alors j'ai pas envie d'y croire mais j'ai vraiment peur, et Lui aussi. Puis le docteur vient te voir, toi, encore à moitié endormie de l'anesthésie et il te dit ces mots qui rassurent, qui donnent un peu les larmes aux yeux, et tout va mieux. Mais là, c'est clair, tu veux devenir maman.

J'ai toujours voulu être maman mais je savais que je serais incapable de l'être tant que je gardais en moi une gamine de 8 ans effrayée, recroquevillée. Je savais que je devais guérir, sortir de cet engrenage de peur, de doutes. Je voulais un bébé mais je ne savais pas si j'allais savoir être une maman. Si j'allais pas plutôt devenir étouffante, surprotectrice et effrayée de tout. Pire, j'avais en moi l'intime conviction que tant que je ne consolais pas l'enfant, l'adulte ne serait pas capable de tomber enceinte. C'était horrible, ça me dévorait les entrailles, et j'étais incapable en parallèle d'achever une thérapie.

En 2015 ma vie a changé, c'est cyclique, c'est comme ça. J'ai grandit sans vraiment le comprendre, sans vraiment le voir. J'ai longtemps réfléchi au bilan de mes 25 ans sans vraiment savoir trouver les mots, parce que je peine encore à comprendre ce qu'il se passe en moi, ces chamboulements, ces prises de conscience, ces changements encore en cours. Je ne sais pas vraiment mettre de mots dessus mais ce que je sais c'est que je le ressens, complètement. Je ne dirais pas comme une claque, non, plutôt comme si je réapprenais à respirer, comme si je sentais, à l'intérieur de moi, mes blessures cicatriser petit à petit.

Il y a quelques mois, la décision a été prise, allé, il est temps. Au début, on tâtonne, on sait pas trop si c'est le moment, on se pose plein de questions. Puis, les CDI, puis on se questionne plus vraiment, on fait comme les grands on calcule, on projette toujours plus, on parle des parrains, on sait déjà pour les prénoms depuis longtemps. C'est comme ça. C'est écrit.

Mais les mois passent, et tout le monde réalise ton rêve. Sauf toi.

J'ai presque envie de tenir un journal, j'ai envie d'écrire tout ça pour savoir ce qu'il se passe dans mon cœur et dans ma tête. Poser noir sur blanc ce que je ressens à réaliser le rêve de ma vie, vider la colère, vider la tristesse. Essayer de trouver les mots sur ce sentiment viscéral qui m'empêche de dormir. Et qu'au fond, peu de gens autour de moi comprennent. Ou est-ce moi qui ai l'impression de trop en parler ? On me dit de pas m'en faire, on me dit qu'il faut du temps, on me dit que mon heure viendra, mais le temps passe, et le vide se creuse. Je me sens presque coupable. Je me sens coupable de ressentir tout ça. Et je ne devrais même pas. 

(Attention je cite Lasha dans.. 3..2..)


J'me sens coupable, parce que j'ai l'habitude..
C'est la seule chose que je puisse faire avec une certaine certitude.

J'aime pas spécialement ressentir tout ça. J'ai détesté réaliser tout ça. Je voudrais me suffire à moi-même, et non devoir admettre que je ne serai pas comblée sans. 


J'ai juste besoin d'enlever tous ces mots de ma tête, ces mots qui tournent en boucle. Qui font un peu mal, et m'empêchent de dormir. 








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