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samedi 9 juillet 2016

Vide.


J'ai toujours eu envie d'écrire. Sur moi, pour moi. Comme si ça comblait ma peur dévastatrice du vide. Comme si ça changeait quelque chose, capter ces instants. Je ne sais pas bien pourquoi je le publie. Je crois que j'aime avoir des retours, même si j'en ai peu, juste savoir que je touche quelqu'un avec mes mots, ça m'apporte un je ne sais quoi. 
J'ai pourtant jamais vraiment su trouver les mots, tout s'embrouille. J'écris souvent quand je suis vide. Je ne réflechis pas beaucoup. Camille dit souvent que c'est un peu romancé, entre le réel et le fictif, avec toutes mes métaphores et mes tournures un peu pompeuses propres à moi. En fait, je crois qu'elle a un peu raison. J'ai jamais su où était ma réalité. J'ai jamais su où j'étais, même à l'intérieur de moi. 
Ce soir plus que jamais. 
J'en arrive à un point de ma vie où je me sens plus adulte que jamais, plus femme que jamais, et plus lasse que jamais. Je ne contrôle plus rien, pas même mon propre corps. Je dépends des médecins, des infiltrations, des médicaments, de l'hypnose, de ma neurologue, ma généraliste, ma pharmacienne, les échographies, scanners, la thune que je dépense, les prises de sang, les jours de crise, et la perspective de ne pas savoir ce que le lendemain réserve. Depuis toujours j'ai peur de dormir. J'ai peur parce que je ne sais pas ce que demain sera. Je ne sais pas si je vais me réveiller paralysée, vide, endolorie, anesthésiée, avec cette envie de mourir que je connais si bien. Je suis vidée, lessivée, fatiguée, lassée. J'ai même pas les mots assez forts, pour expliquer cette vie entière de dépendance, cette vie à ne pas pouvoir contrôler son propre corps, cette vie à trop souvent se sentir en dehors de sa propre enveloppe charnelle, comme spectatrice. Et souvent, je me ravise, je me dis que merde, y'a pire, quand même. Certaines personnes sont condamnées et bien plus fortes, tu vaux pas grand chose ma petite, arrête de chialer. Et puis, je me ravise encore, parce que bordel, je suis légitime. J'ai le droit, j'ai l'obligation, de prendre ça au sérieux. C'est ce qui fait de moi ce que je suis, c'est ce qui m'a forgée. Ce qui me détruit encore, souvent. La maladie, le SPT. Je suis parfois ridicule à chouiner mais j'ai le droit d'en avoir marre. Je l'écris pour m'en persuader, j'avoue. Parce qu'au fond je culpabilise un peu, j'me trouve un peu nulle. Je réagis comme ces idiots qui ne font que juger. C'est ridicule. 
Mais ce soir je suis fatiguée.
J'ai beaucoup pleuré, il est très tard, et j'ai un peu bu. Alors j'ai des pensées qui me traversent l'esprit, ces pensées très nulles qui nous traversent quand on en a marre d'avoir mal. Ces pensées que l'on balaye aussi vite. 
Parce que je suis sur Terre pour être maman, et que ces pensées là, elles sont de trop dans mon objectif de vie. Parce que je suis née pour donner la vie, et que je ferai tout pour. Si je l'écris noir sur blanc, peut-être alors que j'aurais la force nécessaire pour ce chemin tortueux qui se présente devant moi. 
J'ai pas peur. 
Je suis juste.. 
Vidée. 

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