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lundi 12 mai 2014

Ça commence sans que l'on ne s'en aperçoive . Une simple pensée. Une toute petite image qui prend une place immense. Et c'en devient incontrôlable, insupportable, ça prend à la poitrine, ça monte dans la gorge, mais pourquoi ? Qu'est ce qu'il se passe ? C'est quoi ce bordel, pourquoi j'arrive pas à chasser ces pensées ? C'est redondant, quotidien, effrayant. Alors, les cauchemars, alors, l'Insomnie. On se lie d'amitié. Reste là, s'il te plait, si je ne dors pas, il ne peut rien m'arriver.. Enlasse-moi, protège moi. Ça commence doucement, violemment, incontrôlablement. J'ai décidé de ne plus dormir. 
« Mais, vous savez, ce ne sont pas des pensées normales pour une enfant de sept ans, vous en avez conscience ? » « Ah ? J'en sais rien.. »

Ca commence doucement, ranger ses peluches par taille, ses crayons de couleur par couleur, ses livres par ordre alphabétique. C'est rien ça. C'est normal. Non ? Tu parles toute seule ? Oui oui.. Non. Petit à petit les voix s'installent. C'est le bordel. J'ai mille pensées qui s'entrechoquent, je ne dis rien, je reste seule, je lis, j'écris, je lis encore. Je tombe amoureuse. Totalement. Entièrement. Obsessionnellement. Le mot est avoué. Et ces images dans ma tête qui ne partent pas, et ces voix qui ne parviennent même pas à s'entendre, CHUT ! Je range mes vêtements par couleur, je ne supporte pas de manger avec de la vaisselle tâchée, je découvre ma nouvelle meilleure amie, Migraine, on devient inséparables, elle me met à Terre. Je pars, je créé une nouvelle vie, et m'en invente mille autres. Les voix ne s'entendent pas, mais tant qu'elles ne font pas trop de bruit, ça me va. Je suis toujours amoureuse, c'est maladif, c'est pesant, ça occupe chacune de mes pensées, pour ne pas avoir ces images là. Je fais le ménage en pleine nuit, je ne supporte pas les aliments imparfaits, je range mes livres par genre, auteur et taille, je collectionne tout ce qui est collectionnable, je ne jette rien. Les voix ne s'arrêtent plus, elles me tiennent compagnie, restez, je commence à vous apprécier. Je suis toujours amoureuse, je découvre internet, je lis, je cherche, j'espionne, j'ai ce besoin maladif de savoir. Savoir quoi ? Je n'en sais rien ; juste, savoir. C'est pas normal qu'il ne m'aime plus. Je m'invente des histoires, je me créé des mondes, je me ronge. Je tombe amoureuse à nouveau. Cycle infernal ; je perds pied. Mon obsession se déplace, la nourriture régit ma vie. Je noircis des pages de son prénom, j'ai les mêmes chansons en boucle, j'attends un signe de vie qui ne vient pas, il se fout de moi, j'ai l'air d'aimer ça. Je ne dors pas, je nettoie, le lis, j'écris, je mange, cercle vicieux ; cycle infernal. Je perds pieds. Je ne contrôle plus rien, c'est fini. Ces voix prennent le dessus, mange, encore, encore ! J'oublie, je perds la mémoire, je ne garde que les déchirures. Alors, je les mets de côté, enfermées, non, vous ne reviendrez pas, gardez vos images, je suis plus forte. Je mange. Je cu+ltive mes troubles, les tranches de tomates doivent être égales, la viande doit être parfaite, sans cassure, le blanc de l'oeuf doit être bien cuit, s'il coule, c'est immangeable. Une tablette de chocolat brisée est inconcevable. La crêpe doit être entière. Je cultive la déception, aussi. Ce besoin de perfection me renvoie la normalité à la face et, incontestablement, elle ne me convient pas. Je tombe amoureuse. Lui. Et tout ce que ces années ont impliqué. Il me sauve, il m'aide, il se moque de mes manies, il me détruit, il me sauve, il apprivoise mes manies. J'ai fais attention de ne pas te prendre un chocolat cassé. Tiens, choisis ton steack, celui-ci a l'air mieux non ? La tartine est cassée, donne-la moi. Zut, le sopalin s'est déchiré, je t'en coupe un autre. Il ne juge pas, il ne comprend pas, il se contente de m'aider. Comme il peut. Sur ce qu'il peut gérer. Je ne dors toujours pas, et les voix dans ma tête prennent une place bien trop importante pour que je ne puisse les ignorer. Elles sont mon quotidien. Elles regissent entièrement ma vie, je ne sais plus comment faire. J'ai la mémoire qui me fout la trouille, les souvenirs enfermés, et ceux qui prennent toute la place, ceux qui donnent la gerbe, ceux que l'on veut oublier. Et comment tu fais pour oublier une chose aussi horrible 10 ans, mais savoir chaque détail de cette histoire ? J'en sais rien. Je remplace, je comble, peut-être que cette douleur là prend assez de place pour que je ne laisse aucune chance aux autres déchirures de remonter à la surface ? Peut-être que j'ai besoin de cette dose de malheur pour survivre ? J'espionne, j'invente milles vies, la 007 des trahisons. Je lutte chaque jour, tu n'as pas besoin de cachet, tout va bien, tu ne vas plus chuter, elle est partie, relève-toi, ne pleure pas, tu es plus forte, tu n'as pas besoin de cachet, relève-toi... J'y retourne, je regarde les photos, je relis, je me ressaisis, je me réconforte, je chute, je relève la tête. Je range, je lave, je regarde, je me souviens, je craque, je me relève. J'ai mal. C'est ton choix. Je sais. Je regarde partout autour de moi en marchant, j'invente mille autres vies, j'établis des scénarios, je change de vie, j'ai peur, je me ressaisis. Je m'énerve, je deviens aigrie, je nettoie, mais je vis.


Névrose obsessionnelle à tendance dépressive.

1 commentaire:

  1. Je ne peux pas dire que je te comprends entièrement, mais je me retrouve dans certaines choses que tu décris, et pour savoir qu'elles sont difficiles à vivre, je te comprends en partie. C'est dur de trouver des gens qui ne nous font pas de mal, encore plus dur de trouver des gens pour nous aider patiemment à nous reconstruire, mais ils existent. Et pour ça, ça vaut la peine de ne pas baisser les bras. On est qui on est, peu importe qu'on ait des troubles psychiques ou pas, ça veut pas dire qu'on n'est pas fréquentable, pas digne d'amour, de recevoir de l'aide. On peut se sentir mal dans sa peau mais aimer sincèrement par tous nos pores, même avec des blessures on est toujours des humains. Et ça fait du bien d'accepter la main qu'on (un proche ou la personne qu'on aime) nous tend ;).

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